La présidente de l’organisation US Western Sahara Foundation, Suzanne Scholte, a adressé une lettre au président américain, Joe Biden, lui demandant «d’annuler» la décision de son prédécesseur, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et de réexaminer la position des Etats-Unis en ce qui concerne le différend sur ce territoire considéré comme non autonome par l’ONU.
Cette lettre, co-signée par une vingtaine de défenseurs des droits de l’Homme, a été également transmise au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, ainsi qu’aux présidents des Commissions des Affaires étrangères au niveau de la Chambre des représentants et du Sénat américains. Les signataires de la lettre qualifient la décision unilatérale de l’ancien président américain de «désastreuse» et de «marchandage des droits du peuple et des ressources d’un territoire non autonome pour obtenir un gain diplomatique marginal», estimant qu’elle «ignore tous les préceptes du droit international qui ont été la pierre angulaire de la politique américaine depuis la création des Etats-Unis».
Par ailleurs, la présidente de la Fondation a évoqué dans sa missive, l’invasion du territoire du Sahara occidental par le Maroc, au mépris du droit international, notant que «sans la décision de l’ancien Président algérien Houari Boumediene d’accorder l’asile aux Sahraouis en Algérie, la puissance occupante (le Maroc) aurait exterminé la population sahraouie, qu’elle bombardait au napalm». Suzanne Scholte a également fait état «des violations généralisées des droits de l’Homme commises par le Maroc à l’encontre des Sahraouis restés dans les territoires occupés, lesquelles violations ont été documentées par des organisations telles que Human Rights Watch, Amnesty International, le Robert F. Kennedy Center et le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés)».
Rappelant ensuite les manœuvres du Maroc pour faire échouer le processus référendaire onusien, les signataires de la lettre s’interrogent sur les raisons qui pousseraient encore «les Etats-Unis à soutenir un pays qui a manifestement transgressé les normes du droit international, commis de nombreuses violations des droits de l’homme, manqué à ses promesses aux Nations unies et aux Sahraouis d’organiser un référendum d’autodétermination, et essayé de forcer les habitants d’un territoire non autonome à se soumettre à son régime autoritaire». S’appuyant sur les déclarations des anciens envoyés personnels du SG de l’ONU, James Baker et Christopher Ross, ils rassurent l’administration Biden quant à «la capacité» du Front Polisario et de l’Etat sahraoui pour contribuer à la stabilité du Maghreb, battant en brèche l’argument du Maroc quant à la pertinence de son plan d’autonomie. La lettre envoyée à l’actuel locataire de la Maison-Blanche rappelle que «l’Algérie constitue également un partenaire important pour les Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme, puisqu’elle a été la première nation à offrir son aide aux Etats-Unis après le 11 septembre comme elle est un partenaire commercial plus important que le Maroc».
La présidente de US Western Sahara Foundation estime, en outre, que les Etats-Unis «ont peu à gagner et beaucoup à perdre» à reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et qu’«aucun intérêt politique des Etats-Unis n’est mis en avant s’ils continuent à soutenir la position du Maroc aux Nations unies».
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