L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné, lundi, à trois de prison dont un ferme dans l’affaire des écoutes, mais il pourrait ne pas être mis sous les verrous.
Outre Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert ont été reconnus coupable de corruption et de trafic d’influence. Ils ont écopé de trois ans de prison dont un an ferme.
Un «pacte de corruption» établi qui «exige une réponse pénale ferme». Tous ont été reconnus coupables de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes, née d’interceptions téléphoniques en 2014 dans le cadre d’une autre enquête. Une condamnation qui raisonne comme un tsunami politique.
Pour la première fois sous la Ve République, un ancien président français est condamné à de la prison ferme. Ce dernier a toutefois quitté rapidement la salle d’audience, libre. La justice n’a en effet pas prononcé de mandat de dépôt à son encontre, ni à l’encontre de Thierry Herzog et Gilbert Azibert.
Il n’ira pas en prison
Pour autant, Nicolas Sarkozy n’ira pas en prison. La présidente de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a immédiatement précisé que cette condamnation à un an de prison ferme pourra être aménagée, notamment à domicile avec un placement sous surveillance électronique. Ces conditions vont être déterminées par un juge d’application des peines.
Cette condamnation à de la prison ferme s’explique par la «particulière gravité ayant été commise par un ancien président de la République, il s’est servi de son statut et de ses relations politiques et diplomatiques pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel», a estimé la présidente du tribunal rappelant qu’il avait été «le garant de l’indépendance de la justice» pendant son mandat.
«Pour un ancien président de la République, porter un bracelet électronique et ne pas pouvoir sortir de son domicile à certaines heures, c’est infamant», estime sur la chaîne française BFMTV Stéphane Babonneau, avocat au barreau de Paris.
En fin de journée, l’avocate de celui qui fut soupçonné d’avoir fait financer sa campagne 2007 par la Libye, a également indiqué vouloir faire appel de sa condamnation. Me Jacqueline Laffont a dénoncé un «jugement extrêmement sévère» et «totalement infondé et injustifié». «L’appel réduit le jugement au néant, vous avez toujours un Nicolas Sarkozy présumé innocent», a rappelé l’avocate.
Echourouk, 2 mars 2021
Tags : France Nicolas Sarkozy, corruption, écoutes, trafic d’influences,
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