Sahara Occidental : L’exigence de légalité

Le silence a trop duré sur le génocide sahraoui à ciel ouvert. 30 ans après la signature de l’accord de paix, le 6 septembre 1991, entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU et de l’OUA, la promesse d’un référendum d’autodétermination, prévu au plus tard une année après, ne s’est pas concrétisée. 

Au reniement des engagements du Makhzen et aux tergiversations marocaines dûment constatées par tous les émissaires onusiens, de James Baker à Horst Köhler, s’ajoute une conjuration internationale concrètement traduite par le soutien apporté au Maroc par l’ancienne puissance coloniale et la France, plaçant les intérêts commerciaux au-dessus des valeurs humanitaires et des aspirations d’un peuple pacifique attaché à son droit inaliénable à l’autodétermination et à la liberté. 
La dérive de l’agression d’El Guerguerat, qui a mis fin aux espoirs d’un règlement pacifique du conflit, régi par les dispositions pertinentes de la charte de l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité, prend toute sa signification face au mutisme de l’ONU et la décision de l’ancienne administration américaine de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidentaleque ni l’ONU, engagée dans le processus de décolonisation d’un territoire non autonome, ni aucun autre pays dans le monde n’ont osé faire. 
La nouvelle administration américaine, interpellée par des membres du Congrès et des personnalités du camp républicain et démocrate, est attendue pour réparer une injustice historique. Face à une situation explosive, le droit à la résistance s’impose pour arracher les droits fondamentaux d’un Etat disposant de tous les attributs de souveraineté, reconnu par plus de 80 pays dans le monde. Il s’agit d’une réalité intrinsèque qui caractérise le «seul mouvement de libération nationale alliant édification et libération». Une réalité admise et confortée par la mobilisation internationale sans précédent acquise au droit à l’autodétermination. 
Ce consensus massif interpelle l’ONU, appelée à sortir de sa léthargie, en procédant au plus vite à la désignation d’un nouvel émissaire pour la relance du processus de négociation. Mais, à l’évidence, elle est tenue de garantir la protection de la population civile livrée à la barbarie coloniale, cautionnée par le silence complice des organisations des droits de l’homme, coupables d’une vision à double standard.
Horizons, 27 fév 2021
Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, ONU,
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