Des organisations de différents pays ont créé une équipe de soutien pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation déplorable de la militante sahraouie, Soltana Kheya, assignée arbitrairement à résidence par les autorités d’occupation marocaine depuis plus de trois mois sans mandat, ont rapporté des médias espagnols. « Nous sommes en contact fréquent avec Soltana pour documenter les violations qui sont commises contre elle et sa famille », a affirmé Tone Sorfonn Moe, juriste norvégienne qui travaille volontairement avec le Comité norvégien de soutien au Sahara occidental, est l’une des personnes qui font partie de cette équipe ». « Ce mouvement de solidarité qui travaille dans les territoires occupés du Sahara occidental est composé de personnes du monde entier, d’origines et de nationalités différentes. Nous essayons de coopérer le plus largement possible », a-t-elle soutenu. Au Sahara occidental occupé, « l’un des actes de répression les plus graves de ces derniers mois a été l’attaque visant la militante Soltana Kheya et de sa famille. Des dizaines de policiers et de services de renseignement marocains ont assiégé sa maison dans le but d’infliger douleur et peur à sa famille et, finalement, faire taire la voix de Soltana, mais aussi celle de la communauté sahraouie en général », a condamné la juriste norvégienne.
Sahara occidental : Création d’une équipe internationale de soutien à Soltana Kheya
Il est clair, pour la juriste, que l’assignation à résidence de Kheya est « aggravée par des actes de violence excessive, de menaces et d’intimidation ». De même, la juriste dénonce que « cette semaine des dizaines de sahraouis ont tenté de franchir les lignes de police pour rendre visite à la famille Kheya et ont tous subi des violences. Maintenant, Soltana continue de souffrir atrocement de ses blessures, surtout après avoir été frappée avec une pierre, la laissant étourdie avec de la difficulté à se lever et à voir », a dénoncé Mme Tone.
L’ONU doit agir en urgence
Pour la juriste norvégienne, le rôle de l’Organisation des Nations unies dans des situations comme celle de Soltana est essentiel car « elle a une responsabilité particulière d’agir et de dénoncer lorsqu’elle est informée de telles violations graves ». Mme Tone a estimé que « de telles violations ne doivent pas passer sous silence ». « Elles nécessitent une dénonciation et exigent que nous tenions les auteurs pour responsables. Ma liberté en tant que juriste norvégienne dépend des libertés d’autrui et si les droits de mes voisins sont violés aujourd’hui, demain je perdrai la mienne. Par conséquent, il est du devoir de chacun de lutter contre l’injustice ». Plusieurs organisations, telles que le Front Line Defenders, Democracy Now ou encore Equipe Media ont publié divers rapports qui attestent les mauvais traitements et la torture que la militante et sa famille subissent depuis des mois. « Cela nous rappelle ce qui s’est passé en 2010 et la situation actuelle semble être pire », déclare Nazha Elkhalidi, journaliste pour Equipe Media à Laâyoune occupée. En 2010, les autorités marocaines ont procédé brutalement au démantèlement du camp de Gdeim Izik, à quelques kilomètres de la ville sahraouie occupée El Ayoune, faisant une vingtaine de morts et des centaines de blessés et de disparus. Après cela, les villes du Sahara occidental sont devenues une prison pour les militants et journalistes sahraouis.
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