PARIS – L’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), a adressé, jeudi, une lettre ouverte au Comité international de la Croix-Rouge lui demandant, d’intervenir dans le contexte actuel de guerre entre le Maroc et la République sahraouie et de protéger les Sahraouis de la répression marocaine dans les territoires occupés.
Dans un communiqué signé par sa présidente Régine Villemont, l’association des Amis de la RASD, a rappelé que le 13 novembre 2020, le Maroc, en menant une agression militaire contre des civils sahraouis pacifiques à Guerguerat, a rompu le cessez-le-feu de l’ONU signé en 1991 ce qui a entraîné la reprise de la lutte armée.
Le cessez-le-feu est un des éléments du plan de règlement du conflit du Sahara occidental initié par les Nations Unies, dont l’objectif principal était d’organiser un référendum d’autodétermination, droit inaliénable du peuple sahraoui.
« La mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso), n’est toujours pas parvenue, 30 ans après, à mettre en œuvre ce référendum et de fait
entretient un statu quo qui impose exil et occupation étrangère au peuple sahraoui », a rappelé l’Association.
Pour l’AARASD, le mandat du CICR doit s’appliquer étant donné que ce dernier est à l’origine des Conventions de Genève et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont il dirige et coordonne les activités internationales dans les conflits armés et les autres situations de violence.
C’est précisément dans ce contexte, l’Etat de guerre entre le Maroc et le Front Polisario, mouvement de libération sahraouie, c’est-à-dire « l’autorité représentant le peuple du Sahara occidental luttant pour son droit à disposer de lui-même » que le mandat du CICR doit s’appliquer, explique l’association dans son texte.
En effet, suivant l’article 96.3 du Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, dont le Front Polisario et le Maroc sont signataires, le conflit qui les oppose relève du droit international humanitaire. Dans ce contexte de guerre, le CICR a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes qui ne participent pas (ou plus) aux combats, et de leur porter assistance.
Depuis la reprise de la guerre, le 13 novembre dernier, la population civile sahraouie des territoires occupés par le Maroc est soumise à « une constante répression », déplore l’association basée à Paris. Elle cite à cet effet, des témoignages documentés qui lui sont parvenus, « arrestations arbitraires, surveillance incessante de militantes des droits de l’Homme sahraouies et des responsables associatifs osant dire publiquement leur attachement à l’autodétermination, assignation à résidence de plusieurs familles depuis 3 mois, leurs visiteurs empêchés ou molestés ».
Aussi, note l’AARASD, plusieurs Organisations internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch s’alarment de cette situation « qui ne peut que s’aggraver à mesure que la guerre impose sa cruauté et qu’aucun témoin extérieur ne peut être présent ».
En effet, le Maroc n’autorise pas les observateurs ni les journalistes étrangers à se rendre sur place, a-t-elle fustigé. Selon l’association, seule la presse « aux ordres du trône » est autorisée à s’exprimer. « Aussi nous demandons instamment au CICR, conformément à son mandat, de se rendre au Sahara occidental occupé pour rencontrer les victimes civiles (individuelles et associations) de cette répression et de tout mettre en oeuvre pour la protection de la population civile sahraouie », lit-on dans le même communiqué .
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