Un rapport couvrant les activités du lobby marocain aux Etats-Unis entre 2010 et 2020 a mis au grand jour l’influence des groupes de pression marocains sur les décisions de l’administration américaine et particulièrement sur la cause du Sahara occidental. Le site électronique Sasapost, rapporteur du rapport, a fait savoir que la majorité des renseignements inclus dans ce document est tirée d’une base de données relevant du ministère américain de la Justice, élaborée en vertu de la loi contre l’Agent de l’étranger, dite Fara qui fait injonction aux lobbies de déclarer leurs activités et leurs fonds. Le rapport a fait ressortir le lien établi entre les autorités marocaines et un groupe de pression américain, en l’occurrence Ralph Nurnberger, ancien agent de liaison avec le Comité des Affaires publiques de l’entité sioniste, dit AIPAC, un lobby de l’entité sioniste à Washington.
Les autorités de l’occupant auraient, selon le rapport, engagé le politique américain pour servir leurs intérêts aux plans interne et externe, dans la mesure où le Centre marocain des études stratégiques (CMES) a passé un contrat avec le fondateur de la compagnie « Nurnberger and Associates », célèbre lobby politique. Le document a également mis en exergue les liens qu’entretient Nurnberger avec l’entité sioniste et des personnalités de cette entité, à leur tête Yitzhak Rabin, ancien Premier ministre et Shimon Peres, ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste (2001-2002), précisant que ce rapprochement a exercé une grande influence sur les campagnes de pression dont le Maroc s’est servi plus tard. La société AIPAC a ciblé, dans sa pression, des membres du congrès, employés dans les commissions ad-hoc, responsable des aides, et dans les commissions extérieures. Le rapport a également fait état des réunions de la société Nurnberger tenues au début de 2011 en faveur du Royaume du Maroc, avec un groupe de membres du Congrès, le but étant de faire pression et, partant, les contraindre à changer leur position vis-à-vis du Sahara occidental.
Entre autres personnalités ciblés par Nurnberger au début de 2011, le membre du Congrès et sénateur du parti Républicain, James Inhofe, également membre de la Commission de défense du Congrès et de la Commission extérieure et l’un des principaux défenseurs de la cause sahraouie au Congrès. Le rapport a évoqué, en outre, l’influence du lobby marocain sur les positions que certains responsables américains affichaient vis-à-vis de nombre d’affaires internes, notamment les droits de l’Homme au Maroc, à l’instar du rapport établi par le ministère de l’Intérieur des Etats-Unis en 2016 relatif à la situation des droits de l’Homme au Maroc, un rapport qui a déplu au Royaume marocain. Une fois le rapport dénoncé par le Maroc, 16 membres du Congrès ont présenté une motion mettant en avant les réalisations du Maroc en matière de droits de l’Homme, et assurant que le Maroc était le plus ancien allié des Etats-Unis dans la région. Au-delà de servir les intérêts extérieurs du Maroc, les efforts de Nurnberger ont également porté sur les intérêts internes de ce pays.
Le rapport a également passé en revue les efforts de Nurnberger visant à influencer la scène politique au Maroc, notamment après les manifestations sociales qui avaient envahi le pays dans le cadre du fameux « printemps arabe », en ce sens qu’il a apporté son soutien à la proposition du Roi Mohammed VI portant révision de la Constitution marocaine.
APS
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