Les jours passent et tendent de plus en plus à se ressembler pour le Makhzen. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que ses criminelles prétentions à imposer un fait accompli au Sahara Occidental ne soient contrariées ou que ses grotesques mensonges sur la situation y prévalant et les succès qu’il dit avoir remporté dans la reconnaissance internationale de sa souveraineté présumée sur ce territoire, ne soient éventés. Le dernier de ses mensonges à l’avoir été, l’a été ce 29 janvier. Et par une voix autorisée de l’actuel gouvernement de Sa Majesté britannique.
Selon l’agence officielle sahraouie, SPS, qui rapporte l’information, James Cleverly, ministre d’Etat pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord et le Commonwealth Office, qui répondait à une question écrite du député travailliste, Kim Johnson, a clairement déclaré que “le Sahara Occidental (n’était) pas inclus dans le territoire couvert par l’accord d’association conclu entre le Royaume-Uni et le Maroc” et ce, a-t-il ajouté, “comme le précise l’article relatif à (son) aspect territorial”.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le ministre d’Etat anglais, après avoir précisé que ledit accord “est applicable de la même manière que les accords liant l’Union européenne au Maroc”, a tenu à ajouter, en guise de précision supplémentaire, que “l’application de certaines parties de l’accord d’association (en question) à quelques produits originaires du Sahara Occidental, conformément à l’arrêt de la Cour de justice européenne relatif à cette question, n’affecte pas notre position concernant le statut du Sahara Occidental que nous considérons comme indéterminé”. Et d’enfoncer davantage le clou: “Nous soutenons pleinement les efforts des Nations unies pour parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable pour l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental”, a, en effet, déclaré James Cleverly.
Pour bien apprécier l’importance des déclarations de ce dernier, qui tient essentiellement au fait qu’il soit une voix officielle qui exprime les positions non moins officielles du gouvernement anglais sur la question du Sahara Occidental, il faut se remémorer le grand tapage médiatique – auquel ont participé tous les médias internationaux, arabes et occidentaux, aux ordres – qui a entouré l’annonce et de la conclusion du contrat d’association précité entre le royaume de M6 et le Royaume-Uni, et de son entrée en vigueur le 1er janvier 2021. Oubliant que dans tout accord bilatéral, il y a deux parties contractantes, les médias, locaux et internationaux, inféodées au Makhzen et les “experts du Palais (royal)”, mobilisés en la circonstance, se sont mis à chanter à l’unisson “le grand succès, dans la voie de la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara Occidental” que constituait à leurs yeux (de myopes politiques) ledit accord d’association.
Certains, sans aucun doute, plus myopes que les autres, n’ont pas hésité à y voir les premières retombées positives de la reconnaissance “tweetée” de la “marocanité du Sahara Occidental” par le président américain, alors sortant, Donald Trump. Sauf que cette lecture orientée des dispositions d’un accord signé à deux, n’est pas partagée par la partie – anglaise – qu’on s’est évertuée à oublier…
Mourad Bendris
Dzair-tube, 31 jan 2021
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