C’est à Nouhadhibou dans le Nord de la Mauritanie qu’une une opération de la gendarmerie a permis ce vendredi 29 janvier l’arrestation d’une soixantaine de migrants illégaux. Ces derniers, des sénégalais, maliens et gambiens pour la plupart, ont été interpellés en mer pendant qu’ils tentaient de regagner les îles Canaries en Espagne.
Depuis l’opération de la gendarmerie mauritanienne en mi-janvier qui avait permis de démanteler un réseau de passeurs de clandestins avec l’interpellation de 150 personnes de différentes nationalités à Nouakchott, il était noté une certaine accalmie selon la gendarmerie.
Avec la seconde vague de la Covid-19, la surveillance des frontières était devenue plus rigoureuse ces derniers mois, mais vendredi,, la gendarmerie a réussi dans le Nord précisément à Nouadhibou l’arrestation d’une soixantaine de candidats en partance pour l’Espagne. Ces migrants illégaux ont transité par la Mauritanie en espérant débarquer aux îles Canaries par la mer fuyant la pauvreté ou les conflits dans leur pays.
Selon des statistiques, plus de 23.000 migrants sont arrivés sur les îles Canaries en 2020, presque 6 fois plus que sur les deux années précédentes. Plus de 1.800 personnes sont mortes la même année en empruntant la mer.
Avec les nouveaux accords signés avec l’Espagne la Mauritanie qui subit une forte pression croissante des vagues migratoires, compte mettre fin aux mafias de ce trafic ….
Dans un entretien cette semaine avec le journal espagnol El Pais, le ministre mauritanien de l’intérieur Mohamed Salem ould Merzoug, qui était en voyage officiel dans la capitale espagnole, a affirmé que le soutien de l’union européenne était utile pour freiner l’immigration.
« La Mauritanie, rappelle-t-il, fait son travail pour freiner l’immigration irrégulière mais trois phénomènes nous affectent. D’une part, les conflits poussent plus de personnes à émigrer. De l’autre, il y’a un changement de route, les migrants évitent la Libye qui est devenue très dangereuse en ce moment et ils traversent notre territoire. Et le troisième facteur est la pandémie du covid19. La crise sanitaire mondiale a eu un fort impact sur les pays africains et a frappé l’économie, laissant de nombreux jeunes sans travail. La pauvreté a augmenté de façon spectaculaire ».
Autant d’ingrédients, selon Mohamed Salem ould Merzoug, qui sont venus redonner vie à de nouvelles vagues d’immigration.
Atlanticactu.com, 30 jan 2021
Tags : Mauritanie, migration, subsahariens,
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