Dimanche 28 janvier et toujours pas le moindre indice concernant les 500 000 doses de Spoutnik V, dont la réception a été annoncée par les autorités sanitaires pour la fin du mois de janvier. Niet ! Aucune information n’est encore disponible de l’aveu même du docteur Mohamed Bekkat Berkani. « Ne connaissant ni la quantité de vaccin ni l’origine, n’ayant pas une idée de la date de l’arrivée, on peut difficilement s’organiser », a-t-il déclaré hier à TSA.
Le membre du comité scientifique, qui insiste sur le fait que les Algériens ont le droit d’être tenus au courant, s’est montré sceptique par rapport aux 8 000 structures prêtes pour la vaccination, alors que même « si le vaccin arrive maintenant, il faut déterminer les priorités, identifier les régions, et probablement demander un autre type d’organisation de la campagne vaccinale, suivant la quantité de doses du vaccin reçus », a-t-il fait savoir. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Selon lui, tout est à revoir. Sans aller jusqu’à qualifier d’échec la stratégie vaccinale, le praticien a toutefois reconnu en demi-mot les dysfonctionnements d’une organisation dépassée. « Pour commencer la vaccination, il faut centraliser avec un fichier informatique et avec des listes. Et l’entité qui connaît les malades chroniques, c’est la Sécurité sociale », a-t-il souligné, lâchant qu’« on n’est pas près d’avoir la totalité des doses en une seule fois ». « Nous n’aurons droit qu’à quelques milliers de doses », a-t-il révélé, prétendant que les débat (méfiance et mouvements anti-vaccin visibles en Europe notamment) ne nous concernent pas en Algérie ».
Les Algériens sont certes conscients de la gravité de la situation et ils veulent en finir avec les mesures barrières, amis souhaitent-ils vraiment se faire vacciner ? Force est d’admettre que ni Mohamed Bekkat Berkani, ni un autre praticien n’est en mesure d’établir une projection de la situation. « Bien malin celui qui pourra dire à quel rythme nous aurons le vaccin », a-t-il déclaré, avant de déplorer le manque d’anticipation. Qui est responsable ? Le praticien s’est contenté de dégager la responsabilité du comité scientifique. Fait-il allusion au gouvernement ? Possible.
Loin des déclarations, l’Algérie continue d’enregistrer régulièrement les contaminations à la Covid 19. Le bilan rendu public hier par le porte-parole du comité scientifique a fait état de 262 nouveaux cas confirmés de coronavirus, 202 guérisons et 6 décès recensés ces dernières 24 heures en Algérie. Au niveau des wilayas de l’Est, la situation reste stable. Selon les statistiques couvrant les 24 heures allant de lundi à mardi, il a été enregistré 9 cas à Oum El Bouaghi, 8 à Constantine, 6 à Biskra, 5 à M’sila, 4 à Batna, 4 à Guelma, 3 à Khenchela, 3 à Annaba, 2 à Souk Ahras, 2 à Jijel, 1 à Sétif et 1 à Tébessa ; alors que les wilayas de Béjaïa, Skikda, El Tarf, Mila et Bordj Bou Arreridj n’ont recensé aucun cas durant la période indiquée.
Mohamed M.
L’Est Républicain, 28 jan 2021
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