L’impact de la crise sanitaire et de la baisse des prix des hydrocarbures sur le marché mondial est très lourd pour l’Algérie. Le pays a enregistré une perte sèche de 10 milliards de dollars sur ses exportations des hydrocarbures durant l’année 2020. Un important manque à gagner qui se répercute déjà sur les équilibres budgétaires de l’Algérie. C’est ce qu’a révélé, hier, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.
Selon lui, ce manque à gagner « est dû principalement à la baisse des prix qui ont atteint des niveaux bas historiques ». « Le prix moyen du pétrole algérien l’année passée était de 42 dollars le baril », explique-t-il, lors de son intervention au Forum de la Radio nationale. Abdelmadjid Attar reste optimiste pour l’exercice en cours et table sur une stabilisation des prix durant l’année 2021.
« La moyenne du cours du pétrole pourrait se stabiliser autour de 55 dollars le baril pendant cette année 2021 », dit-il, estimant que le prix du baril du pétrole devra être boosté par la croissance de la demande mondiale. L’arrivée des vaccins anti-Covid19 et la décision des pays de l’OPEP et de l’OPEP+ de maintenir leur production au niveau actuel, ajoute-t-il, favoriseront cette tendance des prix du pétrole. Dans ce sens, il salue, dans la foulée, les décisions de l’OPEP et l’OPEP+ qu’il qualifie d’historiques. « Les décisions de l’Arabie saoudite de réduire sa production d’un million de barils/jour et de ne pas dépasser les deux millions de barils/jour pour les pays de l’OPEP+ ont permis de renouer avec l’augmentation progressive des cours du baril », déclare-t-il. Dans son dernier rapport de conjoncture sur l’Algérie, la Banque mondiale prédit notamment l’épuisement des réserves de change de l’Algérie au plus tard à l’horizon 2022.
Fin de l’importation de l’essence
Sur un autre registre, Abdelmadjid Attar annonce la suspension au courant de l’année en cours de l’importation de l’essence. « Un seul type d’essence sera distribué sur tout le territoire national. Il s’agit d’une essence comparable au « sans-plomb », mais avec plus de concentration et produisant plus d’énergie que l’actuel », affirme-t-il. Mais, ajoute-t-il, ce processus se fera de façon graduelle, de sorte à laisser le temps pour les stocks actuels de s’épuiser, pour éviter des problèmes d’approvisionnement du marché, mais aussi, pour ne pas qu’il y ait mélange avec les résidus des anciens carburants. Il annonce aussi un projet visant à atteindre l’autosuffisance en diesel à l’horizon 2024.
Samir Rabah
L’Est Républicain, 25 jan 2021
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