GENÈVE – Dans un contexte de détérioration rapide de la situation sécuritaire au Mali et dans l’ensemble de la région du Sahel, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU a conclu jeudi une visite dans ce pays agité du nord-ouest de l’Afrique.
Alors que le pays est en proie à une transition politique, à la suite d’un coup d’État militaire et de la mise en place d’un gouvernement intérimaire l’année dernière, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a fait le bilan des récents développements politiques et sécuritaires, et discuté des progrès accomplis dans la mise en œuvre du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation (MINUSMA), l’endroit le plus dangereux pour servir de «casque bleu» sur le terrain.
Quatre soldats de la paix ont été tués et cinq autres blessés lors d’une attaque contre leur convoi il y a un peu plus d’une semaine, dans la vaste région de Tombouctou, bien qu’une réponse vigoureuse ait conduit les assaillants à fuir. En décembre, la MINUSMA avait subi 231 morts.
Dans le but de renforcer le partenariat entre l’ONU et les autorités de transition, lui et le chef de la MINUSMA Mahamat Saleh Annadif se sont rencontrés dans la capitale, Bamako, avec un certain nombre de hauts responsables maliens, dont le président et le vice-président de la transition, le Premier ministre, les Affaires étrangères ministre et président du Conseil national de transition.
Il a également visité le nouveau quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel, que la MINUSMA a construit avec le soutien financier de l’Union européenne.
Rendre hommage
Le responsable de l’ONU s’est ensuite envolé pour Tombouctou et à la base opérationnelle temporaire de la mission à Niafunké, où il a été informé par des membres du secteur occidental de la MINUSMA sur «l’opération Winner 7», qui vise à protéger les civils et à soutenir le redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes en la zone.
Lacroix s’est engagé à travers cette opération à «soutenir le retour de l’autorité de l’État».
Le chef des opérations de maintien de la paix a également pris part à une cérémonie pour honorer la mémoire des quatre casques bleus de Côte d’Ivoire tués le 13 janvier. Et lors de sa visite à Gao, il a remercié les soldats de la paix de l’ONU pour leur service et leur travail essentiel à l’appui du mandat de la Mission.
Avant de retourner à Bamako, Lacroix a rencontré le président du Conseil régional de la jeunesse et des membres de la société civile, y compris ceux représentant l’initiative «Menaka sans armes» et a salué leurs efforts comme étant la clé de la paix et de la sécurité dans le pays.
Violence «implacable» au Sahel
Pendant ce temps, Boris Cheshirkov, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, a déclaré vendredi aux journalistes à Genève que le HCR appelait à la fin de «la violence incessante au Sahel africain»; l’immense région semi-aride qui englobe des parties de plus d’une douzaine de nations, dont le Mali, en bordure du désert du Sahara.
«Il a maintenant déplacé plus de deux millions de personnes à l’intérieur des frontières de leur pays pour la première fois», a-t-il déclaré.
Les besoins augmentaient dans toute la région à mesure que de multiples crises convergeaient, notamment les conflits armés, l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et la pandémie du COVID-19.
Humanitaires débordés
Avec une réponse humanitaire «dangereusement débordée», Tcheshirkov a exhorté la communauté internationale à «redoubler de soutien» à la région. En seulement deux ans, les déplacements internes dans la région ont quadruplé.
«Les États doivent agir maintenant pour aider les pays du Sahel à s’attaquer aux causes profondes de ce déplacement forcé, pour stimuler le développement stratégique et durable et pour renforcer les institutions, telles que les écoles et les hôpitaux, dont beaucoup ont fermé en raison de la violence continue», a-t-il expliqué.
Le Sahel a également accueilli plus de 850 000 réfugiés, principalement du Mali.
Dans toute la région, le HCR et ses partenaires s’emploient à fournir une assistance essentielle à des centaines de milliers de personnes déplacées et à leurs hôtes, notamment des abris, des articles d’aide et de l’argent. – Nouvelles de l’ONU
Un News, 22 jan 2021
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