Loin des palabres de salon et de studio, les chiffres s’imposent, inexorables. Dans sa dernière livraison, la Banque mondiale (BM) prévoit pour l’Algérie une croissance économique avoisinant les 4% pour l’année en cours. Si la conjecture a de quoi étonner certains prêcheurs de la récession, elle dénote néanmoins la reprise en main d’une économie que ces derniers qualifient encore de «moribonde», parfois non sans raison, puisque, pour étayer ses prévisions, la BM rappelle la décroissance qui a plombé l’économie de l’Algérie comme celle du monde entier, en conséquence de la crise sanitaire mondiale et ses incidences sur les investissements, le commerce et, naturellement, l’emploi. Plusieurs facteurs expliquent le constat de l’institution financière et qui, dans l’ensemble, résultent de la politique engagée, dès son élection à la tête du pays, du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et dont le plan de relance économique est le fer de lance.
Les réformes structurelles engagées par le chef de l’Etat pour une économie prospère et souverainiste portent, à bien voir, leurs premiers fruits dans une conjoncture de pandémie mondiale où d’aucuns auraient misé sur un effet inverse. Il faut bien reconnaître aux pouvoirs publics une gestion pragmatique de la crise sanitaire qui a, certainement, mis à l’abri le pays d’un scénario plus complexe et dont on mesure l’efficience, nonobstant certaines conséquences inéluctables du fait du coup dur porté à plusieurs secteurs d’activité, notamment les petites entreprises. Les moyens colossaux engagés ont eu pour mission réussie de contenir du moins les grands équilibres à même de traverser le maelstrom planétaire sans grands dégâts. Tout en engendrant une décroissance de 6,5% en 2020, la réaction politique du gouvernement algérien, estime la BM, a été rapide face à la pandémie.
«Le gouvernement a alloué au secteur de la santé 3,7 milliards (mds) DA (473,6 millions de dollars) pour le matériel médical, 16,5 mds DA (128,9 millions de dollars) pour des primes destinées à ses travailleurs et 8,9 mds DA (69,5 millions de dollars) pour son développement», rapporte-t-on dans la note. Si elle n’a pas la mesure d’un plan Marshall, la politique du gouvernement s’est avérée donc concluante à plus d’un titre, laissant espérer une meilleure sortie de crise, que le cours actuel du marché pétrolier semble favoriser. En effet, le prix d’exportation du pétrole algérien devrait atteindre 42 dollars cette année, contre 40,4 dollars en 2020. Ce qui, à coup sûr, donnerait aux autorités un argument de taille pour une reprise économique que tout le monde appelle de ses vœux, pour peu que suive la réduction, tel que le suggère l’institution de Bretton Woods, des déséquilibres macroéconomiques et une relance franche de la demande intérieure globale, de la production et des exportations d’hydrocarbures.
Horizons, 23 jan 2021
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