Plus de 600 manifestants ont été arrêtés depuis vendredi dernier. Ils réclament la fin du régime, englouti dans une crise économique.
Depuis vendredi, dès le couvre-feu à 20 h contre la pandémie sonné, des centaines de Tunisiens sortent pour crier leur ras-le-bol. Chaque soir, dans la périphérie de Tunis et d’autres quartiers défavorisés du pays, les manifestants réclament la fin d’un régime incapable de leur garantir des conditions de vie dignes.
Avec une crise économique qui n’en finit pas, des services publics défaillants et un taux de chômage à plus de 15 %, le terrain était miné. La crise sanitaire a encore plus asphyxié le pays, déserté par ses précieux touristes.
La jeunesse réprimée
Face aux manifestations qui ont débouché sur des affrontements avec la police, le Premier ministre Hichem Mechichi a assuré avoir entendu les revendications qu’il considère légitimes . Tout en condamnant la violence, à laquelle il promet de répondre avec la force de la loi . Lundi, 600 personnes avaient déjà été arrêtées, en majorité âgées de 15 à 25 ans. Premières victimes du chômage (plus de 35 %), les jeunes sont en première ligne de la révolte.
Les violences nocturnes étaient plus rares mardi, mais des rassemblements continuent d’être organisés pour réclamer la fin de la répression et la libération des manifestants.
Comme un souffle de Printemps…
La révolte a éclaté au lendemain du dixième anniversaire de la chute du dictateur Ben Ali, en 2011, après une vague de manifestations à l’origine du Printemps arabe. Une révolution inachevée aux yeux des manifestants, pour qui les onze gouvernements qui se sont succédés depuis n’ont rien changé.
Samedi, Hichem Mechichi a remanié son gouvernement avec le vain espoir de calmer le jeu. Une manœuvre anecdotique pour ceux qui ont déjà perdu confiance en leurs politiques.
Ouest France, 21 jan 2021
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