Le ministère de l’Industrie a étonné son monde lundi soir en pondant un communiqué dans lequel il précisait en substance que son département n’était pas tenu d’informer l’opinion publique des noms des opérateurs économiques ayant été autorisés à exercer le métier d’importation de véhicules neufs. Le propos est choquant.
De nombreux Algériens ont explosé leur indignation sur ce grave dérapage d’un ministre qui se croit au-dessus des lois. Au nom de quelle logique voire de simple bon sens, décide-t-il que le peuple algérien, détenteur, du moins théoriquement, de la souveraineté n’a pas à être informé des décisions prises en son nom ? L’octroi des licences d’importation de véhicules est-il un secret d’État pour le mettre à l’abri des regards des Algériens ? C’est vraiment le monde à l’envers !
Plutôt que de faire en sorte que l’opération se déroule dans la transparence totale et s’épargner ainsi les soupçons de corruption, le ministre a cru bon de se réserver l’exclusivité du droit de regard. Comme si l’affaire ne concernait pas le peuple alors même que ces «heureux élus» vont user des devises de ce même peuple pour faire leurs bonnes affaires ! Cette façon de faire est tout de même assez bizarre pour un responsable qui, avant d’être promu ministre, jouait le redresseur des torts et «Monsieur propre» sur tous les plateaux télé et radios qu’il écumait. Informer les médias et l’opinion publique sur l’identité des opérateurs dont les dossiers ont été retenus est pourtant loin d’être un secret-défense.
C’est au contraire, la moindre de choses. Une obligation morale et politique que le processus de choix a été transparent et honnête. C’est la première fois qu’un ministre prend la responsabilité de dire aux Algériens “Vous n’avez pas à connaître l’identité des opérateurs que mon département a choisi». Ferhat Ait Ali aura ainsi gravement abimé la fonction de ministre et jeté la suspicion sur la manière dont ont été choisis les quatre «importateurs» de véhicules. C’est dire..
Imane B.
L’Est Républicain, 20 jan 2021
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