par Madjid Khelassi
L’année 2021 commence avec une hausse des prix qui touche tout…Fruits, légumes, pâtes, huile, lait, poulet, lentilles, riz et autres denrées et produits alimentaires de large consommation.
Et l’inénarrable ministre du Commerce, qui voulait fermer le jeu d’un « domino » commercial ouvert à tout vent, ne pipe mot.
L’impossibilité de maîtriser ces hausses offre à nos langueurs le sentiment d’un pays définitivement recalé, dans toutes ses tentatives de réguler, in situ, une vie économique et sociale concise et pérenne.
Ah la belle aisance financière qui nous faisait bomber le torse ! Quel mirage cruel !
Un baril himalayen et des prétentions volcaniques nous ont même poussés à prêter des sous au FMI. L’Algérie increvable jouait ainsi les filles faciles au-delà du sens.
Et patatras ! Le pétrole, l’élixir du bonheur autocrate, se fait snober sur les marchés et le pays s’ouvre sur l’incertain.
Dinar à la dérive et paie impuissante. C’est le grand 8 du désarroi. La boussole déréglée d’une nef à la dérive. Nous étions incapables de gérer l’opulence, comment pourrions-nous gérer la disette ? Pétrole ou pas, nous sommes le pays du désordre qui passe d’une richesse absolue à une dèche indicible !
Le pétrole descend vers des «trente (pas du tout) glorieuses » et l’Algérie, pays des hécatombes programmées, a fini par ressembler à une salle des pas perdus déserte et inquiétante.
Ah l’Algérie, cette belle endormie, asphyxiée par les gaz à effets…de serre ta ceinture et dépitée, n’en peut plus.
Elle qui regardait impuissante, un pouvoir se camer aux délices envoûtants du bakchich, ne se reconnaît plus.
L’année 2021, qui commence sous les auspices d’une cherté de la vie intenable, risque de lui faire toucher le ciel par les tréfonds du désespoir.
La Nation, 20 jan 2021
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