Les familles des détenus du mouvement pacifique des citoyens du Rif marocain et journalistes, dans les prisons marocaines, ont annoncé que leurs fils prisonniers entament une grève de la faim de 48 heures à partir d’aujourd’hui.
Dans une déclaration à l’adresse de l’opinion publique marocaine et internationale, dans laquelle les familles des détenus précités indique que « Cette grève de la faim symbolique vient en signe de protestation contre la poursuite de la politique des autorités marocaines, du maintien de la sécurité face au droits de manifestations pacifiques, à la liberté de la presse, d’opinion et d’expression, et au droit de s’organiser » lit-on. « Les détenus du mouvement du Rif marocain, condamnés à 20 ans », une peine que les défenseurs des droits de l’homme au Maroc et ailleurs dans le monde, ont qualifiés, rappellent les signataires de l’appel, « de sévères » alors que « les détenus ont protesté pacifiquement contre le meurtre d’un vendeur de poisson dans la province d’Al Hoceïma ». La mort de ce citoyen marocain, à l’origine de l’expression des citoyens du Rif, a dévoilé au grand jour l’absence de développement dans cette région du royaume chérifien et des perspectives de vie socio-économiques outre les centres de soins de santé, des hôpitaux et d’universités inexistants, rendant la vie des habitants intenable en plus du taux élevé du chômage dans cette partie du Maroc.
Pour ces familles des détenus, les violations des droits de l’homme par les autorités marocaines, citant l’étouffement des libertés individuelles et collectives, a bénéficié, soulignent-elles, « d’une part au déclin du suivie et l’intérêt pour les droits de l’homme dans la hiérarchie des priorités politiques internationales » , en particulier, relèvent les rédacteur de la déclaration, « avec l’arrivée de courants nationalistes d’extrême droite dans de nombreux pays » et d’autre part, poursuivent-elles, « des circonstances de la pandémie de Coronavirus que les autorités marocaines exploitent pour mieux contrôler et museler l’expression libre ».
Qualifiant l’approche des responsables du royaume marocain de « démarche de contrôle et de tyrannie » relèvent les familles des détenus du mouvement du rif et des journalistes marocains détenus dans les prisons du royaume chérifien.
Karima B.
LE REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO EN ESPAGNE EN FAIT ÉTAT
De l’eau dans le gaz entre Madrid et Rabat
Le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdallah Arabi, a affirmé que le Maroc exerce une pression sur le Gouvernement espagnol pour qu’il emboîte le pas au Président américain, Donald Trump et reconnaisse la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Le responsable sahraoui, Abdallah Arabi a indiqué que les relations hispano-marocaines passaient actuellement par une situation difficile en raison des desseins expansionnistes du Maroc au Sahara occidental en tentant de faire pression sur le Gouvernement espagnol pour qu’il change sa position vis-à-vis de la cause sahraouie. « Il n’est pas question de passer en revue les relations entre ces deux pays sans évoquer la cause sahraouie, vu la responsabilité politique et juridique de l’Espagne quant à la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il expliqué, dans ses déclaration à l’APS. Il a ajouté que le Maroc joue la carte de la lutte contre la criminalité, le terrorisme et la migration clandestine pour faire pression sur le gouvernement espagnol, le mettant sous la pression et dans l’embarras. « Le régime marocain essaie de convaincre, par tous les moyens, Madrid pour qu’elle emboîte le pas à Trump en reconnaissant la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », a-t-il souligné, ajoutant que le Maroc exploite ses relations avec l’Espagne pour influencer la position de cette dernière en sa faveur. « Nous sommes en contact avec le Gouvernement espagnol qui nous a rassuré et affirme qu’il ne reconnaîtra pas la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental mais les pressions marocaines s’accroissent », a révélé M. Arabi. Par ailleurs, le diplomate sahraoui a insisté sur le rôle de l’Union africaine (UA) dans le règlement du conflit sahraoui notamment après sa décision lors du 14e Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’UA portant réinscription de la question sahraouie à l’agenda du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA.
Sur un autre plan, la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis a mis en garde contre la détérioration de l’état de santé du prisonnier sahraoui Mohamed Lamine Abidine, dans les geôles marocaines, en détresse médicale dans la prison locale de Tiflet 2 à l’Est de Rabat et en grève de la faim depuis le 13 janvier en cours. La ligue a indiqué, dans un communiqué, que dans le cadre du suivi de la grève de la faim entamée par le prisonnier civil, sahraoui Mohamed Lamine Abidine Haddi, parmi le groupe de Gdeïm Izik, en détention dans la prison locale de Tiflet 2, la Ligue a appris de la sœur du prisonnier que « l’administration pénitentiaire locale de Tiflet 2, notifiée de l’avis de grève de la faim ouverte, a négligé l’état de santé du prisonnier ». Elle a ajouté que l’administration pénitentiaire n’a effectué aucun examen médical lors de la grève de la faim menée par le détenu, dont la mesure de la tension artérielle et la température corporelle, au mépris total de ses revendications justes et une tentative d’exercer toute forme de torture psychologique sur lui. « Ces mesures abusives et provocatrices s’ajoutent à plusieurs pratiques agressives exercées à l’endroit de Mohamed Lamine Abidine Haddi, qui s’est vu même interdire de communiquer avec les autres prisonniers. En détention le prisonnier civil sahraoui, Mohamed Lamine Abidine Haddi, a été condamné à 25 ans d’emprisonnement suite à un jugement inique et abusif qui s’est déroulé dans la ville marocaine de Salé, à la lumière du démantèlement du camp de Gdeïm Izik en novembre 2010.
M. Bendib
Le Courrier d’Algérie, 20 jan 2021
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