Les indépendantistes du Front Polisario se sont dits prêts mardi à reprendre les négociations à l’ONU sur le statut du Sahara occidental, mais ils n’envisagent pas de déposer les armes pour autant, échaudés par 30 ans de statu quo.
« Par le passé, nous avons accordé toute notre confiance à la communauté internationale et avons arrêté le combat armé de manière définitive. Nous avons attendu 30 ans. Trente ans de promesses non tenues, de tergiversations et d’attente intenable », a déploré un haut responsable du ministère sahraoui de la Sécurité, Sidi Ould Oukal.
« Nous sommes prêts à négocier. Nous sommes prêts à toute médiation. Mais en même temps, nous maintenons la lutte armée sur la base de l’expérience passée », a expliqué M. Ould Oukal, lors d’une conférence de presse en ligne co-animée par le représentant permanent du Front Polisario à l’ONU, Omar Sidi Mohamed.
En tenue militaire, le chef sahraoui a assuré que, sur la base de cette expérience, à savoir les trente années de statu quo, « le combat du peuple sahraoui va se poursuivre, qu’il y ait des négociations ou pas ».
Le Polisario se dit « en état de guerre de légitime défense » depuis que le Maroc a envoyé le 13 novembre des troupes à l’extrême sud du territoire pour chasser un groupe de militants indépendantistes sahraouis qui bloquait la seule route vers la Mauritanie voisine.
Selon le Polisario, cette route avait été construite en violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991 signé sous l’égide de l’ONU après 15 ans de combat.
La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Les négociations menées par l’ONU et impliquant le Maroc et le Polisario avec l’Algérie et la Mauritanie en tant qu’observateurs sont suspendues depuis mars 2019.
L’Orient-LeJour, 19 jan 2021
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