Les choses ne seront plus désormais comme avant entre l’Algérie et la France. La coopération bilatérale ne peut supporter plus de préjudice que celui causé, des années durant, à l’économie nationale. Ainsi, le cadre des accords entre les deux pays sera revu de fond en comble sur une base prenant en priorité les intérêts supérieurs de l’Algérie, comme, exigé en haut lieu. Il n’y a pas lieu de revenir sur les nombreux accords signés auparavant entre les deux parties, dont l’Algérie, après un recul sur le préjudice subi suivi d’une évaluation des résultats, a décidé de revoir, non pas des seules termes, mais de tout le cadre de coopération bilatérale. Ainsi, selon une source requérant l’anonymat, les autorités algériennes ont décidé de se passer de plusieurs accords conclus jusque-là avec la France.
À commencer par le volet formation qui sera désormais échangé avec d’autres partenaires, comme la Chine, la Turquie ou encore la Corée du Sud. Selon la même source, le dossier formation a été discuté entre les autorités compétentes des deux pays. En conséquence de quoi, l’Algérie a pris la décision de mettre fin à la coopération dans ce domaine, dont elle perdait tout plus qu’elle en gagnait. Ceci dans un premier temps, car la même décision pourrait être élargie à d’autres dossiers de coopération, si peu que le partenaire visé ne se résigne à l’idée de considérer l’intérêt de l’Algérie.
Au-delà d’une évaluation tout aussi impériale de l’Accord d’association avec l’Union européenne, qu’il conviendra désormais asseoir sur la règle gagnant-gagnant, la coopération avec la France semble avoir été la plus fatale pour l’économie nationale parmi tous les partenaires de la rive nord. D’ores et déjà, l’Algérie a conclu des accords dans le domaine de la formation avec les pays cités en haut.
La même source cite en exemples, les travaux publics et les énergies renouvelables avec les Turcs, les NTIC avec les Coréens, sans oublier les nombreux dossiers de coopération économique paraphés avec la Chine, où l’accent a été mis sur le projet de « Route de la soie », dont l’Algérie est partenaire. Au demeurant, les discussions entre l’Algérie et la France sur le cadre de coopération se poursuivent à un rythme soutenu. À telle titre que l’agenda du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français a été chamboulé. Alors qu’elle devrait se réunir les 17 et 18 janvier courant, la 5e session du CIHN, devant être co-présidée à Alger par les Premiers ministres des deux pays, a été reportée à février prochain.
Farid Guellil
Le Courrier d’Algérie, 17 jan 2021
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