Aussitôt dit, aussitôt fait! Les Etats-unis ont franchi un pas supplémentaire dans leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.
Un haut responsable américain a effectué une visite dans ce territoire ce qui est, d’ores et déjà, considérée comme une provocation et un pied de nez à l’ensemble de la communauté internationale puisque l’organisation des Nations –unies(ONU) ne reconnait pas la souveraineté du Royaume du Maroc sur ce territoire occupé. En tournée dans la région, ou il a été notamment reçu à Alger par de hauts responsables algériens, le secrétaire d’État américain adjoint pour le Proche- Orient et l’Afrique du Nord, David Schenker a, en effet, effectué avant-hier samedi une visite à Laâyoune, capitale du Sahara Occidental occupé. Cette visite, qui a surpris tous les observateurs, confirme néanmoins la tendance qui prévaut au sein de l’administration americana puisque elle intervient un mois après la reconnaissance par le président américain de la souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé et ce en contreparties de la normalisation par Rabat de ses relations diplomatiques avec Israël. Autant dire, qu’il s’est agi d’un marchandage honteux et qui atteste du peu de scrupule dont fait preuve le Maroc dans la défense de la question palestinienne.
Cette provocation américaine intervient aussi dans le sillage de la visite effectuée par ce même haut responsable américain en Algérie et durant laquelle les deux pays ont eu a exprimer chacun sa position sur cette question de décolonisation. Des divergences étalées au grand jour entre l’Algérie, qui soutient la position de l’ONU et les résolutions de son Conseil de sécurité, et les Etats –Unis qui se sont rangés aux thèses du Royaume du Maroc en plaidant pour l’autonomie de ce territoire que se dispute le Maroc et le Front Polisario. « Les États-Unis continuent de croire que seules les négociations politiques sont en mesure de résoudre les problèmes entre leMaroc et le Polisario », avait indiqué David Schenker lors d’une conférence de presse organisée jeudi lors de sa visite à Alger. E de suite il a livré le fond de sa pensée. « Nous pensons que les négociations doivent opérer dans le contexte du plan d’autonomie marocain », avait –il précisé confirmant ainsi la nouvelle position de son pays clairement affichée un mos auparavant par le président américain,
Donald Trump lequel a reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire. David Schenker s’est exprimé devant les medias après l’audience que lui a accordée le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum. Ce denier a alors exprimé de vice voix devant son hôte la position de principe de l’Algérie. Selon un communiqué du ministère des Affairesétrangères cette rencontre « a été l’occasion de faire une évaluation exhaustive et franche de l’état des relations bilatérales algéro-américaines dans les divers domaines de coopération ». Par ailleurs les deux responsables ont « longuement échangé sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, y compris le Sahara occidental, le Mali, la Libye, et la situation prévalant dans la région du Sahel et au Moyen-Orient.
A cet égard, M. BOUKADOUM a souligné la nature du rôle attendu des Etats-Unis pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international, dans l’impartialité qu’exigent les défis actuels ». Alger a donc vivement souhaité « l’impartialité » des Etats-Unis et ce, au moment ou la situation du Sahara occidental est de plus en plus préoccupante. Le front Polisario, qui a rompu le cessez-lefeu suite à l’agression marocaine à El Guerguerat, et décidé à aller jusqu’au bout, pour arracher le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Et sur ce plan, l’ONU maintient le cap en s’opposant à la position de l’administration américaine, dont ce sont les derniers jours avant l’intronisation du nouveau Président, Joe Biden dont tout les observateurs attendent de voir sa position par rapport à ce conflit et si oui ou non il va entériner la décision de Donald Trump.
Par : KAMAL HAMED
Le Midi Libre, 11 jan 2021
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