C’est un véritable complot en plusieurs séquences qui est échafaudé, depuis peu, par le Maroc avec l’appui d’Israël dans la perspective de provoquer le chaos en Algérie en se servant d’un modus-operandi des plus effroyables.
Le plan est confié à des opposants embusqués à l’étranger, dotés de financements à profusion et couvert d’une propagande machiavéliques. Jamais l’Algérie, qui est préoccupée en ces temps difficiles par une lancinante crise économique, n’a eu à faire face à un tel déploiement d’agressivité de la part du voisin de l’Ouest, plus que jamais acculé par l’opinion internationale au lendemain de ses graves dérapages au Sahara Occidental, et aussi suite à l’impair commis, contre la légalité internationale, par une administration américaine évanescente. Le scenario du duo israélo-marocain contre l’Algérie donne froid dans le dos.
Le 06 novembre dernier, des feux de forêts ont ravagés plusieurs centaines d’hectares dans plusieurs wilayas du pays. Le fait aurait pu être anodin si ce n’était la simultanéité de ces brasiers et le caractère criminel de la chose. D’ailleurs, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait affirmé que «l’hypothèse de l’acte criminel n’était pas à écarter». Une affirmation confirmée par le procureur de la République près du tribunal de Cherchell dans un point de presse, le 16 novembre.
Ainsi, le procureur de la République, Kamel Chenoufi a indiqué que les enquêtes préliminaires ont révélé que ces feux de forêts ont été provoqués avec préméditation et les personnes impliquées dans cet acte criminel ont été démasquées conduisant à l’arrestation de pas moins de 19 mis en cause.
Donnant plus de détails sur l’enquête, le procureur a révélé que trois de ces personnes ont intentionnellement donné le feu d’une manière organisée et dans plusieurs places dans l‘objectif de déstabiliser le pays. Selon Kamel Chenoufi, ces personnes ont été manipulées par des parties internes et externes du pays.
Par ailleurs, l’enquête a démontré aussi que certains suspects ont transféré de l’argent en devise à l’étranger via Western Union., ces personnes à l’étranger sont poursuivies avec un mandat d’arrêt international.
Cette affaire n’était qu’un prélude d’une déstabilisation programmée de l’Algérie par certaines parties, notamment certains Etats. En suivant les commanditaires, il s’avère que les deux pays directement concernés par le chaos en Algérie sont le Maroc et Israël, le désormais nouvel allié et ami du Makhzen.
Stratégie criminel du Makhzen
Et comme il n’y a pas de hasard en politique ou en stratégie, «la coïncidence est troublante entre le déclanchement ‘spontané’ des incendies en Algérie et la ‘fumeuse’ marche verte » euphémisme qui désigne en réalité la colonisation marocaine du Sahara occidental, un certain 06 novembre 1975, a précisé au Jeune Indépendant, R. Rouibi spécialiste en communication stratégique à l’Ecole de journalisme d’Alger.
Pour ce chercheur, il n’y a pas de doute, le Maroc a, au mieux, lancé un message aux Algériens, au pire, voulu précipiter le chaos chez son voisin oriental, n’eut été la vigilance des services de sécurité, de l’ANP et des pouvoirs publics ainsi que l’opinion publique. Huit jours plus tard, soit le 13 novembre, le Maroc a violé l’accord de cessez-le-feu de 1991 dans l’affaire d’El-Guerguerate, provoquant la reprise des hostilités avec le front Polisario.
D’ailleurs, le dernier Haut conseil de sécurité réuni le 04 janvier, autour du président Abdelmadjid Tebboune a abordé la question de l’environnement régional direct et international. Le Président de la République a salué, à cette occasion, « les efforts déployés pour la préservation de la stabilité générale dans un environnement régional tendu et très complexe », comme l’a indiqué le communiqué sanctionnant cette réunion.
Selon des sources diplomatiques aux faits de ce dossier, l’accent a été mis sur les moyens déployés pour contrer une guerre asymétrique lancée contre l’Algérie par son voisin de l’Ouest avec le concours actif de l’« Entité sioniste» désormais présent «légalement» et «officiellement» au Maroc.
A ce propos, quels sont les moyens déployés dans cette guerre asymétrique dont les incendies de Gouraya (Wilaya de Tipasa), d’Oran et de Mostaganem le 06 novembre dernier n’ont été que la partie visible de l’iceberg ?
Le Makhzen mise sur une sorte de stratégie de contournement par l’étranger, tout en utilisant des agents actifs de l’autre côté de la Méditerranée et des agents dormants à l’intérieur, afin d’agir sur l’opinion publique algérienne en la travaillant via les réseaux sociaux numériques, incline-t-on à croire de même source.
Zitout et Rachad en embuscade
Et comme l’argent est le nerf de la guerre, les services secrets marocains ont ouvert en date du 24 septembre 2020 deux comptes bancaires dans deux filiales de banques européenne, la première à Londres, et la seconde à Paris. Les deux comptes en banques sont, entre autres, alimentés par la banque off-shore marocaine Atijjari international Bank, filiale d ‘Attijariwafa bank (ex-BCM), dont l’actionnaire majoritaire est le fonds Royal Al Mada, un holding financier du Roi Mohamed VI.
Le choix de ces deux capitales obéit à une logique d’influence, précisent les mêmes sources. Deux « influenceurs » autoproclamés de l’opinion algérienne tentent depuis des années de canaliser cette dernière dans le sens de la désarticulation de la société algérienne en jetant le doute et l’opprobre sur ses institutions et en premier lieu, l’armée nationale populaire. Mohamed Larbi Zitout et le nommé Amir DZ sont les principaux bénéficiaires de la manne marocaine.
Le modus operandi est simple. Le compte bancaire de Londres a été ouvert au nom de Ahmed Ash-Sharai, directeur du quotidien marocain « Al Ahdath Al Magharibiya», et agent de la DGED, la Direction Générale des Etudes et de la Documentation, le contre-espionnage marocain. Ce compte domicilié en Grande-Bretagne est destiné à financer des islamistes algériens dans leur offensive contre les institutions de leur pays. Figure de proue de cette mouvance Mohamed Larbi Zitout est le principal bénéficiaire de ce compte. Les chefs du mouvement Rachad, émanation londonienne du Fis dissous, sont également concernés par ce financement marocain. Ils sont donc les concurrents directs de Zitout, souligne au Jeune Indépendant les sources diplomatiques.
Il est donc aisé de suivre le fil d’Ariane qui remonte à ces agitateurs qui ont juré la perte de l’Algérie pour assouvir des pulsions refoulés et pire, servir l’agenda maroco-israélien de destruction de la Nation algérienne en la diluant dans une prétendue Nation islamique, résurgence du Moyen-Age et qui ne reconnait ni les frontières, ni les Etats-Nations. L’activisme numérique de Zitout et de ses acolytes de Rachad sur les réseaux sociaux numériques entre justement dans la stratégie de démobilisation nationale et de déstructuration du tissu social algérien, préludes à la stratégie du chaos programmé.
Le mercenariat de Zitout n’ayant pas de limites, ce dernier utilise la plateforme Potreon, qui lui permet non seulement d’héberger un compte mais aussi de recevoir des financements directs et anonymes. L’argent des services marocains ne semble pas satisfaire l’appétit insatiable de Zitout, qui siphonne les économies de ses « adeptes » dans la haine de l’Algérie, non pas pour atteindre ses desseins machiavéliques contre son pays d’origine, mais surtout pour renforcer ses différentes affaires en Grande-Bretagne et en République Tchèque.
Amir DZ et le MAK à la rescousse
Quant au compte parisien, il est enregistré au nom d’Abdelmalek Al-Alaoui, fils de Moulay Ahmed Al-Alaoui, ancien ministre de l’Information du roi Hassan II et président exécutif de l’Amie Center For Policy (ACFP), un Think Tank généraliste crée en 2007 et qui vise officiellement le développement et la promotion des formations en intelligence économique au Maroc à travers un programme de labellisation des entreprises et de certification et agit comme syndicat des professionnels de l’intelligence économique. Ce compte alimente donc deux grands bénéficiaires : un agitateur politique et un mouvement de sédition. Le premier n’est autre que le nommé Amir DZ, dont la notoriété s’est construite sur l’étalage des scandales de la progéniture de la nomenklatura de l’ère Bouteflika. Ce youtubeur qui a élu domicile sur les bords de la Seine est un relais marocain pour financer d’autres agitateurs du net ainsi que le MAK, le mouvement séparatiste de Ferhat Mehenni, qui est le second grand bénéficiaire de la manne marocaine.
Si le MAK est un outil d’une balkanisation fantasmée de l’Algérie pour servir de monnaie d’échange au sujet du Polisario, dans l’esprit étroit des «stratèges» du Makhzen, d’où cette volonté exprimée par les chefs de ce mouvement de traiter directement avec la DGED, l’action d’Amir DZ rejoint celle de Zitout et de Rachad dans la volonté de faire resurgir le Hirak, post-covid, pour empêcher toute stabilité institutionnelle de l’Algérie et de pousser vers le vide au nom d’une période de transition, chère aux Français et à leurs relais en Algérie.
Un remake de « Qui tue qui ?»
Reste néanmoins une autre stratégie du chaos, orchestrée par la DGED et son chef, Yacine Mansouri, en collaboration avec le Mossad israélien, et qui n’est pas sans rappeler l’enlèvement en octobre 1965 à Paris de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. Il s’agit de la convocation pure et simple de la séquence du «Qui tue qui ?» instrumentalisée durant la décennie noir pour discréditer les forces de sécurité algériennes. Selon le plan marocain, il s’agit de commanditer des attentats contre des islamistes et des opposants algériens notamment en Belgique, plaque tournante des services marocains en Europe, pour faire imputer ces assassinats aux services algériens. La réaction serait immédiate en Algérie avec l’éclatement de troubles et de violences contre les institutions politiques et l’armée.
Cette stratégie de déstabilisation de l’Algérie profitera ainsi au Maroc et au nouveau venu dans la région, l’Entité sioniste, qui a officialisé la normalisation de ses relations avec le Makhzen, des relations, au demeurant, historiques qui remontent aux premières années de l’indépendance du Maroc. Le premier d’éclat de ces sinistres liens se sont traduits par l’appui militaire fourni par l’entité sioniste au Maroc dans son agression contre l’Algérie en 1963 dans ce qui a été baptisé la guerre des sables. Un coup de poignard dans le dos d’un Etat algérien naissant. Et depuis, les trahisons marocaines à l’égard de l’Algérie sont devenues une idéologie, une raison d’Etat.
Le Jeune Indépendant, 9 jan 2021
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