La réunion du Haut Conseil de sécurité lundi n’est pas passée inaperçue pour les observateurs. Elle ne peut être de routine ou fortuite, bien qu’elle intervient après plusieurs semaines d’absence du chef de l’État pour des soins médicaux et une longue convalescence.
Selon le communiqué, la convocation de la plus haute instance où siègent les plus hauts responsables civils et militaires du pays, est intimement liée à la conjoncture complexe à tous les niveaux sur les plans interne et externe.
Pour la présidence, il s’agit d’une réunion « consacrée à l’évaluation de la situation générale, notamment politique et économique, ainsi que des derniers développements dans l’environnement régional direct et international ». Autant dire d’un vaste examen des dossiers les plus brûlants qui font aujourd’hui l’actualité et remuent encore les tensions dans la région.
L’une des plus inquiétantes, est certainement la situation délicate sur le plan régional à l’ouest, au sud et à l’est de nos frontières. En plus des profondes mutations et effervescences que connaissent les mouvements terroristes dans les zones sahéliennes, revigorés par les récentes tractations et paiements de rançons de la part de l’État français, c’est le déclenchement de la seconde guerre au Sahara occidental qui semble bouleverser toutes les données. Une guerre de libération, menée par les sahraouis, qui va sans doute bouger des certitudes et créer une nouvelle configuration géostratégique. Car, en quelques semaines de la violation du cessez-le-feu par le makhzen, Rabat annonce officiellement des accords importants avec l’entité sioniste, dans un marché de vente concomitante, avec Washington.
La politique belliqueuse du voisin marocain est une nouvelle fois prouvée par des agressions de type inédit, celles d’inonder nos frontières et notre littoral de quantités incroyables de drogue. La menace marocaine sur la stabilité de l’Afrique du nord est désormais avérée et devient source de tension réelle. Car, en plus de ses agitations subversives et sa volonté d’affaiblir l’Algérie, Rabat a mis tout son poids dans le dossier épineux de la Libye, juste pour contrecarrer les intérêts diplomatiques et économiques algériens.
D’ailleurs, certains observateurs et diplomates estiment qu’il serait opportun maintenant de repenser complètement nos rapports avec le régime monarchique de Mohamed VI, de réévaluer tous les contentieux et d’opter carrément pour une politique diplomatique, économique et médiatique offensive avec cet encombrant voisin.
L’Algérie possède des atouts et des cartes à faire valoir pour sortir de la léthargie et de la mollesse qui l’ont impactés durant de longues années face aux politiques belliqueuses et sournoises du Maroc, devenu ennemi de la stabilité et de la paix dans la région.
Le communiqué de la présidence est clair, bien qu’il soit allusif, quand il précise que « le Président Tebboune a salué les efforts déployés pour la préservation de la stabilité générale dans un environnement régional tendu et très complexe ».
Ajoutant que le président de la République a “insisté sur le maintien de la vigilance à tous les niveaux afin de permettre à l’Algérie d’enclencher les étapes importantes à venir en adéquation avec les défis de l’année 2021, à la lumière des développements inédits survenus récemment dans la région, particulièrement dans l’espace régional voisin”.
Au menu de cette réunion du Haut Conseil de sécurité, Tebboune a examiné la situation politique et économique du pays à la lumière des derniers développements. Avec le prochain début de la campagne de vaccination contre la Covid-19, l’Algérie entre maintenant dans une nouvelle période post-pandémie, où il est question de relancer l’économie, d’impulser une dynamique dans la croissance et mettre en place un plan d’urgence.
Il est évident que sur le plan politique, l’opinion s’attend à des annonces, comme promis, celles de la tenue des élections législatives et communales anticipées, pour renouveler les composantes humaines de ces Assemblées populaires, fer de lance de toute mobilisation et renforcement du front interne.
Le Jeune Indépendant, 5 jan 2021
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