par Abdou BENABBOU
Le frère cadet du président déchu a été transféré dans une prison civile. De lourds griefs pèsent toujours sur lui et ses allers-retours entre les maisons d’arrêt et les tribunaux ne sont pas près de finir loin s’en faut. Voilà un homme empêtré au cœur de circonvolutions plus que regrettables pour lequel la déroute de sa destinée l’a vêtu d’habits inadaptés à sa taille. On ne s’habille pas au pied levé et sans coup férir d’un costume d’homme d’Etat et le profil et la consistance de l’ex-conseiller spécial sérieusement incriminé à juste raison laissent cependant dégager une odeur de damnation que le mauvais sort lui a attribuée.
La politique a quelque chose de satanique quand des hommes imbus d’une immense autosatisfaction se laissent entraîner par les chants des sirènes et pensent se découvrir par une ivresse inouïe des gabarits de prophètes.
Ce n’est pas tant les amitiés intéressées et les recommandations suspectes dont il doit être question, mais c’est l’élaboration d’une tragédie nationale qui doit être l’objet quand un supposé homme d’Etat manipule à sa guise le destin d’un peuple. Saïd Bouteflika a eu la malchance d’être le frère du président de la République et le chef de l’Etat déchu a eu le dramatique génie de régir le pays comme s’il s’agissait de gérer une cuisine familiale. Le mélange des genres est source des plus grandes des catastrophes. On avait vu en d’autres lieux ce qu’a produit ce fatidique mélange jusqu’à pousser aux méfaits extrêmes.
On n’en a pas été jusque-là. Mais on a du mal à écarter la similitude d’esprits quand les maléfiques irresponsabilités des leaders déroutent la bonne marche des peuples. Les faux dieux finissent toujours au fond des puits. Leur fausse conviction a été d’avoir cru que la vie était un fleuve tranquille et qu’ils pouvaient disposer du présent et du futur comme bon leur semble.
Pourtant la grande histoire n’a jamais cessé de démontrer que la paranoïa et l’arrivisme ont toujours des itinéraires courts.
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