Sahara Occidental : Les FAR sous pression

Le déclenchement de la deuxième guerre au Sahara occidental a mis à nu les faiblesses de l’armée d’occupation marocaine. Celle-ci subit depuis presque deux mois une forte pression et d’intenses attaques sur ces retranchements et autres positions par des unités militaires sahraouies.

Chez l’état-major royal, l’attitude est au silence, au black-out généralisé. La règle imposée est claire: Interdiction absolue de diffusion de toute information sur tout ce qui se passe sur le front des combats. Cependant, à l’ère du numérique, les témoignages et les révélations foisonnent. Le régime du Makhzen ne peut plus cacher ses déboires dans ce territoire occupé par les armes.

En plus des pertes et des dégâts constatés, on évoque une baisse de confiance et de sérénité au sein du commandement militaire marocain. Au lieu d’affronter sur le terrain opérationnel l’armée sahraouie, Rabat investit dans le virtuel, en créant une armée de mouches électroniques, dans la plus pure tradition du Tsahal, l’armée sioniste. Objectif : mener une guerre de propagande et de déstabilisation à travers des sites fantômes, des vidéos fabriqués, de fakenews, et d’histoires montées de toutes pièces.

Ainsi, Farid Boukas, ex agent des services de renseignement marocain, actuellement chercheur, a parlé sur sa chaîne N24 diffusée sur sa page Facebook, du recrutement de 600 agents chargés de mener des campagnes, à travers les réseaux sociaux, de désinformation vis à vis de la cause sahraouie, à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc. L’armée marocaine a transféré plusieurs de ses soldats blessés lors des affrontements militaires avec l’armée sahraouie vers les hôpitaux de Dakhla et de Smara occupées «dans la discrétion la plus totale sur leur état de santé», ajoute M. Boukas, citant des «sources fiables». Il a révélé que les FAR, forces armées royales, font face à des difficultés logistiques et d’organisation. Farid Boukas a également parlé de plusieurs cas de désertions et de désobéissance dans les casernes des territoires occupés voire même au Maroc», notamment «après la mise sur écoute de plusieurs officiers».

L’ancien agent a évoqué également le manque en termes de soldats déployés, de vêtements, de ravitaillement, d’armes et de munition». Il a également rappelé les pertes infligées aux forces marocaines par les l’armée sahraouie durant les 50 jours de cette guerre.

Un autre ancien militaire marocain, Abderrahim El Mernissi a mis en garde contre le complot qui se trame dans la région, soulignant que le makhzen est devenu une véritable menace pour la sécurité et la stabilité du Maghreb et de l’Afrique du nord. «Le plus grand ennemi qui menace la stabilité dans la région du Maghreb est la monarchie marocaine, notamment après avoir ouvert la voie à l’entité israélienne, avec tous les risques sécuritaires et socioéconomiques que ce pas implique pour le Royaume mais aussi ses voisins», a indiqué Abderrahim El Mernissi.

Selon cet ex militaire, l’Algérie est «la cible principale de cette normalisation, car elle constitue le plus grand obstacle à l’entité israélienne qui tente de diverses manières, depuis des années, d’entamer sa stabilité», relevant que «les positions historiques de l’Etat algérien face aux desseins sionistes et son soutien aux mouvements de libération l’ont placée au cœur des conspirations israéliennes.» Il a également relevé «le danger des groupes extrémistes soutenus par l’entité israélienne en Afrique du Nord qui menacent la sécurité de toute la région», a-t-il fait remarquer ajoutant qu’»Israël, avec la complicité du régime du Makhzen, jouera toutes les cartes afin d’enclencher la mèche de destruction dans la région qui ne supporte pas davantage de tensions».

Concernant la situation au Sahara occidental, il dira que «le Maroc tente de cacher la vérité sur le terrain ainsi que les pertes que subit son armée». Il a révélé qu’il y’a une grande discrétion sur ce sujet à un point où les familles des soldats victimes ont été menacées pour garder le silence quant aux décès de leurs enfants sous le couvert de la sécurité nationale. Cependant, enchaîne l’ancien militaire, tout le monde parle des pertes humaines et matérielles engendrées par l’armée sahraouie dans les rangs marocains.

Mohamed Kouini

Le Jeune Indépendant, 4 jan 2021

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario, Western Sahara,

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