L’ALGÉRIE FACE AUX QUESTIONS RÉGIONALES ET INTERNATIONALES
Le retour d’une diplomatie efficace
L’année 2021 confirmera le grand retour de la diplomatie algérienne sur la scène internationale, prévoient des politologues. Longtemps paralysée par une conception autocratique du pouvoir, elle retrouve peu à peu ce qui a fait sa singularité : efficacité, discrétion et respect du droit international. Conflits militaires, changement climatique, nouveaux rapports de force entre puissances, mais surtout la situation au Mali, le conflit libyen et face à un monde en proie à de nombreux changements qui risquent et menacent de redessiner le monde et ses frontières, notre pays s’engage avec prudence, pragmatisme pour tenter de régler ces questions pacifiquement.
Dans son édition d’octobre dernier, le mensuel Afrique-Asie a parlé du «grand retour de l’Algérie sur la scène internationale». «Ceux qui avaient parié sur le repli de l’Algérie sur elle-même suite à une année de hirak, une crise économique générée par la chute des prix des hydrocarbures et la pandémie de la Covid-19 auront été pour leurs frais», indique le mensuel dans un dossier consacré à l’Algérie.
La visite, en octobre dernier, du secrétaire à la Défense américain, Mark Esper, «la première d’un aussi haut responsable américain depuis 2006 (visite de Donald Rumsfeld)», a été considérée par le mensuel comme une preuve du retour de l’Algérie sur la scène internationale. Et la diplomatie algérienne n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.
2021, L’ANNÉE DE LA CONFIRMATION
Maître de conférences à la faculté des sciences politiques et des relations internationales à l’université d’Alger, Idriss Attia note que l’année 2021 confirmera le grand retour de la diplomatie algérienne, notamment sur le plan régional où il est attendu à ce qu’elle joue un grand rôle dans la résolution du conflit libyen. Selon lui, les derniers appels téléphoniques respectivement des ministres des Affaires étrangères libyen et tunisien à leur homologue algérien est la preuve de l’efficacité de l’approche algérienne qui se veut la principale référence pour le règlement de la crise libyenne, notamment en ce qui concerne le dialogue politique inter-libyen sous l’égide de l’ONU.
Concernant l’axe Alger-Tunis, le politologue relève qu’il s’agit surtout, au delà de la consolidation des relations bilatérales entre les deux pays, de l’établissement d’une coopération contenue en matière de la lutte contre le terrorisme. Il a ajouté que le rôle de notre pays sera aussi important au Sahel, notamment dans la lutte contre le terrorisme. Dans ce sillage, Attia n’écarte pas l’éventualité de voir le chef de l’Etat entamer des visites dans des pays africains et européens pour créer une nouvelle dynamique de coopération à tous les niveaux.
Concernant le Sahara occidental, Idriss Attia a souligné qu’après le retour en force de ce dossier au devant de la scène internationale, l’Algérie continuera de réaffirmer sa position indéfectible en faveur de la cause sahraouie. Selon lui, il est fort probable que le nouveau président des Etats-Unis aura une autre approche que celle du président sortant. «2021 sera incontestablement l’année du grand défi pour notre diplomatie pour faire entendre sa voix et reprendre sa place dans le concert des nations», soutient-il.
Abondant dans le même sens, le politologue Ismaïl Debèche soutient que la diplomatie algérienne aura son mot à dire sur la scène internationale. «Elle marquera sa présence dans les efforts de règlement de nombreux conflits en Afrique, notamment en Libye, au Mali et au Sahara occidental», prévoit-il. Et d’ajouter : «Notre pays est et sera présent sur plusieurs fronts diplomatiques et retrouvera sa position de pays incontournable sur le plan régional et une voix écoutée à l’échelle internationale après le retour du Président de la République qui saura comment lui donner du punch».
A l’en croire, l’Algérie ne sera jamais un observateur froid face aux changements géopolitiques.
Amokrane H.
Horizons, 2 déc 2020
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