Le ministre, conseiller à la Présidence sahraouie chargé des affaires politiques, Bachir Mustapha, a relevé, hier, «une certaine rétractation» de l’administration américaine de sa position vis-à-vis de la question du Sahara occidental, après la mobilisation internationale en appui à la légitimité de la question sahraouie, ajoutant que le peuple sahraoui espérait que la nouvelle administration veille à corriger les bévues du président sortant Donald Trump
Dans une déclaration, le ministre sahraoui a affirmé une «certaine rétractation» des Etats-Unis de la position prise à l’issue de la récente annonce du président sortant, Donald Trump, sur le Sahara occidental, et ce, après la mobilisation internationale en appui à la légitimité de la question sahraouie, notamment la récente réunion du Conseil de sécurité qui a rappelé le fondement juridique de la question sahraouie.
M. Bachir a estimé que cette rétractation s’est manifestée dans les déclarations du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, lequel «a appelé au dialogue entre les différentes parties pour parvenir au règlement de la crise dans la région», arguant que la décision de Pompeo d’ouvrir un consulat virtuel dans la région occupée d’Al Ayoune, en citant bel et bien le Sahara occidental, en dépit de la décision de Trump, vient confirmer que «la prétendue reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est conjoncturelle, voire une pure illusion». Il a estimé, en outre, que «Washington voudrait écarter la France et l’Espagne pour mieux s’imposer dans ce dossier et dans la région toute entière et partant garantir sa présence géostratégique dans la région.»
Cependant, «le principal gagnant dans le troc américanomarocain demeure l’entité sioniste», a-t-il fait savoir, soulignant que l’alliance entre le Maroc et Israël dans les domaines politiques et des renseignements existait avant 1976, mais la direction sahraouie redoute aujourd’hui une alliance militaire qui constitue désormais une véritable menace pour la sécurité et la stabilité de la région. Il a souligné, par ailleurs, que les Sahraouis nourrissent un grand espoir dans la prochaine administration américaine et aspirent de sa part une position équilibrée et honorable qui cadre avec la place qu’occupaient les Etats-Unis sur la scène internationale.
Compte tenu de ce qui précède, les dirigeants sahraouis aspirent aujourd’hui à davantage de sérieux de la part de Washington en vue de «corriger et rattraper les erreurs du président américain sortant, Donald Trump, essentiellement en ce qui concerne le droit des peuples à l’indépendance et la liberté», a-t-il dit, exprimant son souhait de voir le règlement politique parrainé par les Nations unies relancé par le président américain élu, à la faveur d’un agenda précis prévoyant la réactivation du rôle de la Mission des Nations unies pour l´organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) conformément à la résolution n° 960 du Conseil de sécurité onusien de 1991.
Le membre du secrétariat national du Front Polisario a souligné que les Nations unies ont déployé, dans le cadre de la règlement politique du conflit au Sahara occidental, tous les moyens nécessaires et mis en place les conditions nécessaires, à savoir un plan politique précis, un calendrier détaillé et tous les moyens matériels afin d’aboutir à l’organisation d’un référendum. Et d’assurer que les dirigeants sahraouis poursuivaient leurs efforts diplomatiques en dépit de la conjoncture sanitaire difficile pour la relance de ce processus.
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