Sahara Occidental-Palestine: Le pacte scellé de deux colonisateurs

FACE AUX RÉSISTANCES DES PEUPLES PALESTINIEN ET SAHRAOUI : Le pacte scellé de deux colonisateurs

En acceptant de sortir les relations, entre le royaume chérifien et l’entité sioniste, de l’ombre, le roi Mohammed VI n’a fait qu’échanger l’acceptation par les États-Unis de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, contre l’acceptation du souverain marocain de l’occupation israélienne de la Palestine, posture toutes les deux contraires et en violation du droit international.
Si du côté d’une large opinion marocaine, les condamnations et les dénonciations de ce qu’il est qualifié, non seulement, au Maroc, de « une trahison » du royaume chérifien de la cause du peuple palestinien et de posture de Rabat en violation marocaine, les capitales, les ONG ainsi que les Institutions internationales et continentales affirment que les positions de Rabat comme de l’Administration américaine « n’ont aucune valeur juridique ». Tout comme l’annonce en grande pompe par le président américain sortant, Donald Trump, « El-Qods capitale d’Israël » n’a pas été pour faire renoncer les palestiniens à leur combat libérateur, à Ghaza, Cisjordanie, et dans les territoires occupés en 1948, par divers moyens, la reconnaissance par Trump de la « marocanité » du Sahara occidental n’ayant non seulement « aucune valeur juridique», comme l’a affirmé le professeur Jacob Mundy, agrégé d’études sur la paix et les conflits à l’université de Colgate (États-Unis), dans une tribune publiée dans le Washington Post, mais sans impact sur le traitement de la question sahraouie, au Conseil de sécurité. 
Par les déclarations successives en réaction à l’annonce en question de Trump, de Moscou à Berlin, de Londres à Oslo, d’ Addis-abbeba à Pretoriat, d’Alger à Sidney, et de l’Asie à l’Amérique Latine, l’annonce de Trump au profit de la colonisation marocaine au Sahara occidental « est une violation du droit international ». Plus récemment encore, la délégation diplomatique allemande aux Nations unies (ONU) a mis en garde contre l’annonce des États-Unis. Déclarant qu’ « être porte-plume vient avec de la responsabilité » l’ambassadeur allemand Christoph Heusgen souligne que « cela s’accompagne d’un engagement fort pour résoudre un problème » insistant qu’ « il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties » et d’affirmer « il faut agir dans le cadre du droit international ».
« Les États-Unis dépassent le cadre du droit international »
Un droit international sur la base duquel les États Unis, comme le royaume marocain n’ignorent pas qu’il consacre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, lequel est incontournable au Sahara occidental, question de décolonisation inscrite à l’ONU. Le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov, a de son côté, réaffirmé la position de Moscou sur le Sahara occidental, exprimée, le 11 décembre dernier, en réaction de l’annonce, la veille, du président américain, Donald Trump, sur le conflit opposant le Front Polisario au Maroc. Mikhaïl Bogdanov affirme que «les États-Unis avaient dépassé le cadre du droit international en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental » et de souligner que «tout ce que les Américains viennent de faire est une décision unilatérale » qui dépasse absolument, poursuit-il, « le cadre du droit international et des résolutions du conseil de sécurité de l’Onu que les États-Unis ont eux-mêmes appuyées», a-t-il souligné. Si pour Israël la sortie de la clandestinité de ses relations avec le royaume chérifien lui a été bénéfique, sur fond des dessous du « deal du siècle », de son plan d’extension de ses colonies, rendant impossible l’édification d’un État palestinien ayant pour capitale El-Qods, le Maroc espère faire perdurer sa présence illégale au Sahara occidental à travers un rôle plus pesant des lobbies sionistes et par un éventuel rôle américain au Conseil de sécurité, en violation du droit international, suite à l’annonce de Trump, en phase de quitter le 20 janvier prochain la Maison Blanche. 
Dans sa tribune, parue à Washington Post, «Les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, voici ce que cela signifie», le Professeur Mundy estime que « tout comme pour la reconnaissance de l’administration Trump du contrôle d’Israël sur le Golan et sur El-Qods occupé, la proclamation de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental n’aura aucune valeur juridique et ne changera en rien le statut de ce territoire que la Cour internationale de justice ainsi que la Cour européenne, l’Union africaine et l’ensemble des résolutions pertinentes de l’ONU considèrent occupé ». Une occupation qui a perduré dans le temps, mettant l’ensemble de la région dans des risques d’instabilité, en raison de la persistance du Maroc à refuser d’y renoncer, par l’acceptation du référendum, comme le stipule la légalité internationale, pour une question de décolonisation. Il est à rappeler que l’annonce de Trump a été faite, moins d’un mois après la reprise, le 13 novembre dernier, de la guerre entre le Maroc et l’armée de libération du peuple sahraoui (ALPS), suite à la violation par l’armée marocain de l’Accord de cessez-le-feu de l’ONU, signé en 1991 entre les deux parties précitées.
Karima Bennour
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