Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont adopté un texte à travers lequel ils ont dénoncé la violation du cessez-le-feu à Guerguerat et ont appelé à mettre en œuvre une solution devant permettre de garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Le Maroc a perdu une importante bataille diplomatique lors de la 14e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenue le 6 décembre à Johannesburg. Au terme de cette session, placée sous le thème «Faire taire les armes», une décision en 19 points a été adoptée.
Le 15e point, qui est consacré à la situation au Sahara Occidental, confirme que les pressions des lobbyistes marocains n’ont donné aucun résultat. «La Conférence exprime sa profonde préoccupation face à l’escalade des tensions militaires entre le royaume du Maroc et la République arabe démocratique sahraouie dans la région d’El Guerguerat, dans le mur de séparation du Sahara Occidental, ce qui a abouti à des violations de l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991, y compris l’accord militaire n°1 et la reprise regrettable de la guerre», précise ce document. Pour les dirigeants de l’UA, le Maroc est responsable de la reprise du conflit à travers l’acte commis le 13 novembre contre des militants pacifistes à El Guerguerat. Le point n°15 indique également que cette instance de l’UA «appelle à l’activation du mécanisme de la Troïka, conformément à la décision de la conférence et prie le Conseil de paix et de sécurité d’agir, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, et avec les deux parties, toutes deux étant des États membres de l’Union africaine afin de remédier à la situation qui se déroule, conformément aux dispositions pertinentes de son protocole et afin de créer les conditions favorables à un nouveau cessez-le-feu et à une solution juste et durable du conflit qui garantisse le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental».
La Conférence a également appelé le secrétaire général des Nations-Unies à nommer un nouvel envoyé spécial pour le Sahara Occidental. Le document adopté par la 14e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement vient également confirmer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, un principe que renie le Maroc depuis 29 ans en refusant d’organiser un référendum.
Ce pays, qui a rejoint l’UA en janvier 2017, a tenté de mettre de son côté plusieurs pays africains, notamment ceux membres de la CEDEAO. Certains d’entre eux ont d’ailleurs montré leur soumission en ouvrant des consulats dans les villes de Laâyoune et de Dakhla dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Il s’agit notamment de l’Union des Comores, du Gabon, de Sao-Tomé-et-Principe, de la République centrafricaine et de la Côte d’Ivoire.
Cependant, lors de cette 14e session, le Maroc n’a obtenu le soutien que de rares pays comme la Zambie, la République démocratique du Congo et le Togo.
Le Soir d’Algérie, 10 déc 2020
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