Question :Les Etats-Unis vont reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, renversant la position américaine existante et allant à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Quelle est la réaction du Secrétaire général à la normalisation des relations entre le Maroc et Israël?
Porte-parole :Eh bien, sur la question de la souveraineté, la position du Secrétaire général reste inchangée. Il reste convaincu qu’une solution à la question du Sahara occidental est possible, et c’est conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité 2440 (2018), 2548 (2020), pour n’en nommer que deux. Je dois dire que nous avons découvert ces développements en même temps que vous. Et sur la question d’une contrepartie. C’est une question à poser aux parties concernées. Nous venons de voir les annonces sur Israël et le Maroc. J’aurai peut-être un peu plus à ce sujet au fur et à mesure que la séance d’information avancera.
Question: Le Secrétaire général estime-t-il que cela ne sert à rien, venant d’un membre permanent du Conseil de sécurité? Et étant donné que cela va à l’encontre des résolutions existantes du Conseil de sécurité, les États-Unis, en adoptant cette position, enfreignent-ils le droit international?
Porte-parole: Écoutez, je vous laisse faire la comparaison et le contraste. Je veux dire, le Secrétaire général a une position, inchangée, qu’il croit… la solution à la question peut encore être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité.
Question: Le Secrétaire général serait-il mieux placé s’il avait effectivement un représentant chargé de cette question, étant donné que cela fait plus de 18 mois que ce poste n’a pas été pourvu?
Porte-parole: Nous ne pouvons pas revenir en arrière pour voir si les choses auraient été différentes si nous en avions eu un. Je dirai, une fois encore, que ce n’est pas faute d’essayer de la part du Secrétaire général que nous n’avons pas encore d’annonce sur cette position.
Question: Les résolutions successives du Conseil de sécurité ont demandé à la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Sahara occidental [MINURSO] d’organiser un référendum sur l’avenir du territoire. Le Secrétaire général soutient-il toujours ces résolutions et un référendum sur l’autodétermination de l’avenir du Sahara occidental?
Porte-parole: Écoutez, je ne veux pas trop en parler, car, encore une fois, nous venons de l’apprendre via un message Twitter. Nous ne choisissons pas parmi les résolutions ce que nous approuvons, ce que nous n’approuvons pas. La situation est que les résolutions sont approuvées par le Conseil de sécurité. Le Secrétaire général et son équipe s’emploient à les mettre en œuvre.
Question: Voudriez-vous simplement répéter aux caméras quelle est la position du Secrétaire général sur la question de la souveraineté sur le Sahara occidental?
Porte-paroleLa solution à cette question reste possible, et cela doit être conforme aux résolutions du Conseil de sécurité.
Question: Donc, je veux revenir sur… vous avez dit que vous espérez que tous ces accords de normalisation entre Israël et les autres pays aideront les Palestiniens et les Israéliens à se rapprocher d’un accord de paix. Ma question est, en fait, sur le terrain, c’est le contraire qui se produit. Il y a plus de colonies qui ont été construites. Il y a plus de Palestiniens qui sont tués. Même maintenant, il y a des reportages sur certaines exportations des colonies vers les Émirats arabes unis, etc. Alors, comment se fait-il que votre bureau dise totalement des choses qui ne sont pas liées aux faits sur le terrain? Et il en va de même pour le Sahara occidental.
Porte-parole: Je pense que si vous lisez les nombreux rapports publiés par le Secrétaire général ou présentés par M. [Nickolay] Mladenov, je pense qu’ils sont ancrés dans la réalité. Et je pense qu’ils donnent une image assez claire de la réalité. Je pense … que vous pouvez faire deux choses à la fois. Vous pourriez en fait brosser un tableau assez clair de la réalité sur le terrain et espérer des développements plus positifs.
Question: Il est vrai que les rapports des agences de l’ONU sont ancrés dans la réalité, mais les actions et les paroles du Secrétaire général n’ont rien à voir avec cette réalité et dire simplement «nous espérons», ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas suffisant pour les victimes sur le terrain. Ce n’est pas suffisant pour les personnes qui sont tuées. Et vous ne pouvez pas simplement dire, oh, nous avons juste de l’espoir, car en fait, cela va à l’encontre des résolutions de l’ONU. Il est le chef de l’ONU. Il doit avoir une position, une position claire, sur les choses qui entrent dans vos résolutions, y compris le Sahara occidental…
Porte-parole: Ibtisam, je pense que notre position sur le Sahara Occidental est inchangée. Je veux dire, les gens… différents États membres ont exprimé des opinions différentes. Regardez les conclusions du dernier rapport sur le Sahara occidental. C’est… sa position est inchangée. Au sujet de la situation dans le territoire palestinien occupé, je veux dire, je pense qu’il a été très clair en dénonçant des violations, et il continuera de le faire.
Question: Merci, Stéphane. J’ai une suite à la question que James, Ibtisam et d’autres ont eue au sujet des résolutions de l’ONU et du membre permanent du Conseil de sécurité qui revient et viole le droit international. Cette administration a violé le droit international sur la question de Jérusalem et [inaudible], de nombreuses autres questions et maintenant sur le Sahara occidental. Et nous entendons à maintes reprises que la position des Nations Unies, la position du Secrétaire général n’a pas changé. Est-ce suffisant? Quand… dans ce genre de cas, j’aime toujours comparer, comme vous le savez, et quand certains pays violent le droit international, il y a des sanctions. Il y a la Serbie, la Somalie, le Congo, le Libéria, la Sierra Leone. Je pourrais vous donner… l’Irak. Lorsqu’ils violent le droit international, il y a des réunions, des sanctions, des menaces et des réunions d’urgence. Qu’en est-il lorsque ce pays revient et viole le droit international, ce qui n’est pas accordé? Pourtant, le son sourd du Secrétaire général est [inaudible] une excuse au lieu de dire hardiment qu’il s’agit d’une violation du droit international. Pourquoi cette voix audacieuse ne se prononce-t-elle pas clairement et avec force contre les violations du droit international? Merci.
Porte-parole: Écoutez, Abdelhamid, vous et moi aurons, je pense, un précipice entre nous dans la façon dont nous interprétons le Secrétaire général et sa voix. Je pense qu’il s’est prononcé avec force. Je pense que si vous lisez… si vous prenez le temps de lire les rapports qu’il envoie au Conseil de sécurité, vous trouverez le langage qui est fort. Ce que je vous dis, c’est que les positions des États Membres changent ou… et vous pouvez faire la comparaison et le contraste, mais sa position reste ancrée en principe et ancrée dans les résolutions du Conseil de sécurité.
Question: J’ai deux questions, une de plus… une autre sur la situation en ce qui concerne… ce qui a été annoncé dans ce nouvel accord. Et comme vous le savez, au cours du mois dernier, nous avons vu des tensions concernant le Maroc et le Sahara occidental. Alors, quel est le message du Secrétaire général à ceux qui sont actuellement sur le terrain?
Porte-parole: Eh bien, c’est pour éviter toute action qui pourrait aggraver la situation tendue.
Source : UN press releases, 10 déc 2020
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