Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, a affirmé, lundi dernier, que la résolution du Parlement européen (PE) sur la situation des droits de l’homme en Algérie reflétait «les plans voués à l’échec» ourdis contre l’Algérie qui «n’accepte point de leçons creuses ni de paternalisme hérité de la colonisation».
«Notre réponse en tant que porte-parole du gouvernement algérien à la résolution du Parlement européen était claire et sans ambiguïté. Il s’agit de la deuxième résolution du PE concernant la situation interne en l’Algérie, ce qui reflète les plans voués à l’échec de lobbies et de parties étrangères qui tentent en vain d’entamer la stabilité de l’Algérie, en prenant pour première cible l’Armée nationale populaire, rempart de l’Etat et garant de sa souveraineté, de sa sécurité et de sa stabilité», a fait savoir Belhimer dans un entretien accordé au site Sputnik. «Cette position intervient à point nommé et dans un contexte qui impose au gouvernement algérien de se prononcer sur la résolution du Parlement européen et d’adresser un message à certaines parties à l’intérieur du pays et à l’étranger : l’Algérie nouvelle agit et interagit de manière différente, elle n’accepte point de leçons creuses ni de paternalisme hérité de la colonisation.»
«L’opinion publique algérienne a salué, dans son ensemble, cette position claire et ferme à l’adresse des forces politiques internes et étrangères qui agissent contre la nouvelle orientation de l’actuelle politique algérienne qui rejette toute tutelle étrangère, quelle qu’elle soit.» A une question sur «les desseins de ces positions et décisions», le ministre a affirmé que l’objectif de telles positions ou décisions émanant du Parlement européen «est clair et connu de tous : il s’agit d’attitudes invitant de manière tacite à une ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, au service d’intérêts de parties données». «Les parties hostiles ont des positions traditionnelles envers l’Algérie.
Le Parlement européen doit assumer ses responsabilités vis-à-vis de ces éléments, c’est pourquoi nous avons démasqué ces parties qui œuvrent contre les intérêts de l’Algérie et divulguent les desseins inavoués de leurs agissements», a-t-il dit. «Il est évident que les résolutions non contraignantes émanant du PE s’inscrivent dans le cadre d’un plan visant la déstabilisation de certains pays en voie de développement, dont l’Algérie qui demeure attachée à sa souveraineté et à ses positions en faveur des causes justes de par le monde, telles les causes sahraouie et palestinienne», a-t-il ajouté. «Pourquoi le PE ne dénonce-t-il pas les violations flagrantes des droits de l’homme au Yémen, plongé dans une véritable tragédie, ou au Sahara occidental et en Palestine, ou même dans certains pays européens ?», s’est-t-il interrogé.
Le ministre de la Communication a déploré que «certains membres d’une institution aussi prestigieuse que le PE jouent le rôle de mercenaires au service de certains lobbies notoires dont l’objectif principal est d’éliminer ce qui reste des Etats en Afrique, dans le monde arabe, en Amérique latine et en Asie, en y semant la discorde entre gouvernants et gouvernés et en exerçant des pressions par divers moyens, à même d’entamer leur image tant au niveau local qu’international».
Pour Belhimer, le but derrière tout ça est de «satisfaire des ambitions purement expansionnistes et d’exploiter les richesses de ces pays en voie de développement, sans que ces puissances occultes qui agitent les sbires du Parlement européens n’aient à recourir à la force militaire».
Le Sahara occidental, une question de décolonisation
A une question sur l’ouverture par les Emirats et le Bahreïn de consulats à Laâyoune occupée, le ministre a répondu que «l’Algérie ne s’ingère pas dans les affaires internes des pays, c’est là une position de principe. Mais, par principe aussi, l’Algérie ne cessera d’apporter son soutien au droit des peuples à l’autodétermination, la cause sahraouie étant une question de décolonisation et la République arabe sahraouie démocratique étant membre fondateur de l’Union africaine. De ce fait, les villes sahraouies, dont Laâyoune, sont des villes occupées par le Royaume du Maroc».
Dans ce contexte, l’Algérie appelle à «l’application des décisions onusiennes concernant le règlement politique qui permettrait au peuple sahraoui de disposer de son avenir», a poursuivi le ministre, ajoutant que la cause sahraouie «était présente en force lors des travaux du sommet extraordinaire de l’UA tenu sous le thème ‘‘Faire taire les armes’’ où la majorité écrasante des intervenants avait condamné la violation de l’accord du cessez-le-feu par le Maroc, réitérant leur solidarité avec le peuple sahraoui et leur soutien à son droit intangible à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux décisions de la légalité internationale».
Concernant l’impact des agissements marocains dans la région d’El Guerguerat sur les relations algéro-marocaines, Belhimer a fait savoir qu’il s’agissait de «violation du cessez-le-feu signé entre les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc)». «Tout conflit armé crée, naturellement, une tension chez les pays voisins», a-t-il ajouté.
«L’attitude du Maroc a fait exploser la situation de nouveau et la résurgence du conflit armée. L’Algérie n’a eu de cesse de mettre en garde» contre ce scénario, a précisé Belhimer, invitant les «autorités marocaines à faire preuve de sagesse et à appliquer les décisions onusiennes à travers l’activation du rôle de l’UA et la relance du Conseil de paix et de sécurité, chargé officiellement du suivi de cette affaire».
Sud Horizons, 8 déc 2020
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