Une véritable bataille diplomatique s’est jouée durant la 14e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine autour de la question du Sahara Occidental.Placée sous le thème «Faire taire les armes», cette session a été l’occasion pour plusieurs pays de soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Le Maroc avait tenté d’influencer un maximum de chefs d’État afin de ne pas évoquer la question du Sahara Occidental durant leurs interventions. Peine perdue puisque les présidents et Premiers ministres du Botswana, de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Lesotho, du Zimbabwe et du Kenya ont rappelé les obligations de l’Union africaine et de l’ONU envers le peuple sahraoui et la République arabe sahraouie démocratique, membre à part entière de l’UA. C’est le cas notamment du Président du Zimbabwe, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, qui a indiqué que «le déni constant du droit fondamental à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental est une menace pour la paix et la sécurité». «Nous exhortons l’UA ainsi que les Nations-Unies à affirmer leur rôle et à faire taire les armes au Sahara Occidental et à mettre fin aux souffrances indicibles du peuple sahraoui », a déclaré le Président Mnangagwa.
Pour sa part, le Premier ministre du Lesotho, le Dr Moeketsi Majoro, a été chargé d’explorer les efforts pour mettre fin aux conflits en Afrique, en particulier au Sahara Occidental, à travers un rapport détaillé déposé avant la tenue du sommet.
Au sujet du dossier sahraoui, ce rapport a donné lieu à un projet de résolution dont voici la teneur : «La Conférence des chefs d’Etat exprime sa profonde inquiétude face à l’escalade des tensions militaires entre le royaume du Maroc et la République sahraouie qui se sont développées à Guerguerat, l’étroite zone-tampon au Sahara Occidental, conduisant à la violation de l’Accord de cessez-le-feu de 1991, y compris l’accord militaire numéro 1 et la reprise malheureuse de la guerre ; dans ce contexte, demande au Conseil de paix et de sécurité (CPS), conformément aux dispositions pertinentes de son protocole, pour engager les deux parties, qui sont toutes deux des États membres de l’UA, à aborder le situation en cours afin de préparer les conditions d’un nouveau cessez-le-feu et de parvenir à une solution durable au conflit, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental conformément aux décisions et résolutions pertinentes de l’UA-ONU et aux objectifs et les principes de l’Acte constitutif de l’Union africaine.» Notons que durant cette 14e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, le Maroc n’a été soutenu que par quelques pays, dont la Zambie, la République démocratique du Congo et le Togo.
Un véritable camouflet pour Rabat qui n’a pas réussi à avoir les faveurs de ses alliés traditionnels que sont le Sénégal, les îles Comores ou encore la Côte d’Ivoire.
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