Nouvelle victoire politique des sahraouis. A l’issue du sommet de l’Union africaine dimanche sur le thème faire taire les armes en Afrique, la question de la décolonisation du Sahara occidental est revenue à l’agenda du Conseil de paix et sécurité de l’UA en vertu d’une décision entérinée par les membres de l’Union africaine.
Le projet de décision, présenté par le Premier ministre du Lesotho donne une visibilité à la question sahraouie en l’inscrivant à nouveau à l’agenda du CPS de l’UA, après moult tentatives de Rabat visant à écarter cet organe décisionnel de l’organisation africaine du processus de règlement du conflit au Sahara Occidental.
La décision minimise le rôle de la Troïka africaine créée en 2018 à Nouakchott et redonne au CPS son mandat naturel pour débattre de la question du Sahara occidental comme toute autre question de paix et la sécurité en Afrique.
La décision ” demande au Conseil paix et sécurité de l’UA conformément aux dispositions pertinentes de son protocole d’engager les deux parties, qui sont tous les deux membres de l’Union africaine de remédier à la situation (sur le terrain) en vue de préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu et de parvenir à une solution durable au conflit qui prévoit l’autodétermination au Sahara Occidental”.
La décision a été examinée sous le chapitre mettre fin aux dernières poches du colonialisme au même titre que les questions de l’archipel des Chagaos de Maurice, des iles glorieuses de Madagascar et l’ile comorienne Mayotte.
Durant ce Sommet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui, ont tour à tour recadré le ministre délégué marocain, Mohcine Jazouli, qui a prétendu que la question du Sahara Occidental ne peut être soulevé au sommet du Chefs d’Etat et de Gouvernement.
Le commissaire Chergui a rappelé à l’adresse du chef de la délégation marocaine que ” conformément aux dispositions du protocole du CPS, la Commission est mandatée de soulever toutes les questions et conflits sur le continent, à moins que le Sahara Occidental ne fasse pas partie de l’Afrique “. Dans sa réplique, le chef du CPS a souligné que “la question du Sahara Occidental constituait un cas illustratif de faire taire les armes en Afrique vu la violation du cessez-le-feu par le Maroc et la tuerie des civiles qui s’en est suivie”.
Chergui a ajouté qu’ il était “de sa responsabilité, en tant élu par la Conférence des Chefs d’Etat en charge de la paix et de la sécurité, de rapporter toute menace a la paix à l’attention du Sommet”.
L’intervention de M. Chergui a été entérinée par le président Ramaphosa, président en exercice de l’UA.
Le Maroc a fait piètre figure à ce sommet, après sa tentative répétée mais veine de vouloir dessaisir l’Afrique du dossier au profit Conseil de sécurité de l’ONU. Ses soutiens habituels au sein de l’UA étant dans leur majorité sous sanction pour non payement de leurs contributions.
Source : Le Jeune indépendant, 8 déc 2020
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