ZLECAF: Le choix stratégique de l’Algérie

DJERAD A DÉFENDU LA VISION ALGÉRIENNE DE LA ZLECAF:
Le choix stratégique de l’Algérie

La vision algérienne s’appuie sur «des projets qui profiteront, inéluctablement, à la Zlecaf, en ce sens qu’ils garantiront le soutien logistique indispensable, notamment à travers la Transsaharienne Alger – Lagos (Nigéria), le Gazoduc entre l’Algérie et le Nigéria, la liaison fibre optique Alger-Abuja et le port de Cherchell, en tant que hub de fret maritime».

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sera opérationnelle dans les toutes prochaines semaines. En effet, dès janvier prochain, les barrières douanières interafricaines vont tomber, favorisant de fait des échanges commerciaux plus intenses que ce qui est enregistré à ce jour. La 13e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) tenus en visioconférence a planché sur le thème et le représentant de l’Algérie, le Premier ministre Abdelaziz Djerad, a mis en exergue le caractère stratégique de la Zlecaf pour l’Algérie.
«Pour l’Algérie, la Zlecaf est un choix stratégique, exigeant une conjugaison des efforts pour aller de l’avant dans la concrétisation des objectifs de développement de notre continent et de nos pays, et la consolidation de la paix et de la sécurité, étroitement liée aux progrès du développement économique», a-t-il souligné dans son allocution.

Enumérant quelques difficultés de terrain et appelant à faire l’effort de les dépasser, M.Djerad a souligné «l’adhésion de l’Algérie au consensus enregistré au niveau des instances de négociation, concernant les questions en suspens en lien avec les règles d’origine». Pour le Premier ministre, qui révèle la finalisation «des offres tarifaires du commerce des biens et des services et des offres préliminaires des secteurs prioritaires pour le commerce de services algérien», l’important pour l’heure tient dans la conviction qu’affiche l’Etat algérien quant à «la complémentarité économique africaine». Et de rappeler que «l’Algérie a été parmi les premiers pays à ratifier l’accord de création de la Zlecaf, lors de la 10e session extraordinaire du Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement en mars 2018, et a pris part, régulièrement et efficacement, depuis le lancement des négociations en 2016, à toutes les réunions des instances de négociation et à tous les niveaux». Cela étant et tenant compte de l’engagement sans faille de l’Algérie dans l’effort d’intégration économique africaine, M Djerad a mis en exergue «la vision de l’Algérie tendant à conférer aux infrastructures nationales et projets structurants régionaux, un caractère complémentaire et intégré». L’on aura déduit de son propos que ladite vision s’appuie sur «des projets qui profiteront, inéluctablement, à la Zlecaf, en ce sens qu’ils garantiront le soutien logistique indispensable, notamment à travers la Transsaharienne Alger – Lagos (Nigéria), le Gazoduc entre l’Algérie et le Nigéria, la liaison fibre optique Alger-Abuja et le port de Cherchell, en tant que hub de fret maritime».

Les atouts de l’Algérie sont ceux de l’Afrique et ils sont immenses. Outre l’infrastructure et la logistique qu’apporte l’Algérie pour connecter l’Afrique au monde occidentale, la Zlecaf est «une opportunité cruciale pour intensifier et développer le commerce interafricain», a affirmé le ministre, notant au passage «une hausse significative, en sus de la consolidation des objectifs de complémentarité et d’intégration continentales à travers le commerce et l’investissement, deux éléments clé pour le soutien de la croissance et du développement économique durable».

Le Premier ministre sait parfaitement la portée de son propos et avance, pour ce faire, des chiffres édifiants : «Avec un marché de 1,2 milliard de personnes, d’une valeur de 3000 milliards USD et un Produit intérieur de 2,5 milliards USD, les potentialités et les capacités économiques de l’Afrique connaîtront une exploitation optimale grâce aux flux commerciaux intracontinentaux qui devront avoisiner les 52% au lieu du taux actuel, qui ne dépasse pas 16%». M. Djerad a relevé, également, que «le développement du commerce interafricain contribuera au développement des chaînes de valeurs régionales, de l’industrialisation et de la création des opportunités d’emploi », ajoutant que «le démantèlement tarifaire progressif entre les Etats africains, à hauteur de 90% de positions tarifaires sur 5 ans, donnera la priorité aux entreprises africaines afin de répondre aux besoins croissants du marché africain et de profiter de ses avantages». Le projet est gigantesque, mais réalisable.
Anissa Mesdouf

Ouest Tribune, 6 déc 2020

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