Alors que la guerre d’indépendance a repris le 13 novembre au Sahara Occidental entre le Maroc et l’Armée de libération sahraouie, deux navires quittaient le port de El Aaiun après avoir chargé des produits transformés de poissons pêchés dans les eaux sahraouies sans le consentement du peuple sahraoui.
Le bateau Oramalia, (IMO 9392640, pavillon Gibraltar) qui peut transporter 6 863 tonnes de marchandises, a chargé 3.000 tonnes d’huile de poisson. Il est parti ce 1er décembre pour Tan-Tan au Maroc où il va charger aussi.
Ces huiles sont probablement à destination de la Hollande ou d’un autre port d’Europe.
Le bateau Ekmen Trans (IMO 9204348, pavillon Panama), qui peut transporter 6 687 tonnes de marchandises, a chargé de la farine de poissons.
La cargaison est probablement à destination de Gulluk en Turquie, comme celle de près de 5.500 tonnes, chargée à bord du bateau Tango Sol (IMO 915901, pavillon Iles Cook), qui est parti de El Aaiun le 26 novembre pour la même destination.
Les cargaisons sont chargées depuis des camions arrivant au moins depuis les usines de transformation de El Marsa, zone industrielle située juste à côté du port de El Aaiun.
Équipe Média a fait une évaluation prudente de la valeur des marchandises potentiellement chargées, sur la base des prix mondiaux.
La valeur de la farine de poisson des deux navires impliqués dans le pillage depuis la reprise de la guerre, Ekmen Trans et Tango Sol, est d’environ 12 millions d’euros.
Le prix de la tonne est actuellement estimé à 1 200 euros, selon Indexmundi.
Le précédent navire parti avec une cargaison illégale de farine de poisson, le Princess Nabiha (IMO 9144457, pavillon Panama) avait quitté le port d’El Aaiun 3 jours avant la reprise de la guerre, le 10 novembre, avec environ 5.000 tonnes de farine de poisson, également en destination de la Turquie.
La valeur de la cargaison d’huile de poisson partie à bord de l’Oramalia est de 3,6 millions d’euros (3.600.000), si la quantité chargée est de 3 000 tonnes, et le prix de la tonne à 1 200 euros (données Statista 2019).
Une grande quantité de poissons est nécessaire à la transformation en farines et huiles, qui sont toutes exportées du Sahara Occidental vers l’Europe ou la Turquie. Les prises sont sans commune mesure avec les besoins de la population vivant sur le territoire occupé, les Sahraouis, les colons marocains et les immigrants africains.
La pêche industrielle et intensive pratiquée abusivement par le Maroc et ses partenaires dans les eaux sahraouies ne respecte absolument pas le cycle vital des poissons, ni l’écosystème marin.
Cette pêche est d’autre part totalement illégale, de même que la vente des produits transformés, puisqu’il est interdit d’acheter les produits sahraouis obtenus sans le consentement du Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara Occidental.
Équipe Média, El Aaiun, le 2 décembre 2020
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