Alors que l’organisation des Nations unies a classé le Royaume chérifien au premier rang des pays producteurs de cannabis, le gouvernement français tente de le blanchir.
Le souverain marocain a vraisemblablement fait actionner ses relais pour soigner son image. Ce qui parait toutefois étrange dans cette affaire c’est le silence observé par le gouvernement et le Parlement algériens devant cette offensive qui a pour objectif de dédouaner le pouvoir marocain qui produit la plus grande quantité de cette substance qui gangrène la planète: le cannabis.
La France qui a pris la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies pour un mois à partir du 1er décembre envisage d’organiser le 18 décembre un débat sur le trafic de drogue. Sa cible l’Afrique de l’Ouest et le Sahel alors qu’elle ne peut ignorer que le Maroc déverse des tonnes de cannabis sur le territoire algérien et sur l’ensemble du globe.
«Le trafic de drogue est une cause importante de déstabilisation, notamment en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Pour soutenir les Etats de la région face à ce fléau, j’ai voulu que la France organise le 18 décembre un débat au Conseil de sécurité afin de mobiliser la communauté internationale contre ce phénomène», indique le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans un communiqué publié le 2 décembre.
Le chef de la diplomatie française omet sans doute volontairement de nommer le pays responsable de ce contexte.
Des voix se sont pourtant élevées pour tirer la sonnette d’alarme pour souligner la connexion de ce type de trafic avec les groupes terroristes ainsi que le danger qu’il représente pour la région du Maghreb et du Sahel.
«Le fléau des stupéfiants qui cible les peuples de la région maghrébine et du Sahel africain s’avère plus dangereux que par le passé en raison de la situation de crise et d’instabilité que connaît la région», a fait remarquer le spécialiste des affaires de sécurité, Omar Benjana, qui s’était exprimé dans le cadre d’une conférence qu’il avait animée lors des travaux de l’université d’été (2013) des cadres du Polisario qui s’est tenue à Boumerdès (une quarantaine de km à l’est d’Alger).
«A cause de l’alliance des barons du trafic de drogue produite dans le Royaume du Maroc avec les groupes terroristes», a souligné le conférencier. «Le contrôle par la mafia de la drogue des milieux de décision au Royaume du Maroc empêche la lutte contre la culture du cannabis au Maroc estimée à 3,1% du produit national brut (PNB) et qui rapporte au pays 12 milliards de dollars par an», avait -t-il ajouté.
Black-listé par les Américains en ce qui concerne le trafic de cannabis et de cocaïne, le Royaume avait été épinglé par l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime.
Le Maroc demeure le «principal producteur et fournisseur mondial de haschich (résine de cannabis), dont la production est destinée principalement aux marchés européen, et africain», avait souligné le rapport mondial 2013 sur les drogues présenté le 28 juin de la même année, devant la commission des stupéfiants de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale contre le trafic et l’abus de drogues, par Youri Fedotov, directeur de l’Onudc.
«La corruption de la police et le laxisme tacite dans l’application des lois contre ce fléau demeurent un problème au Maroc», avait dénoncé, de son côté, un document du département d’Etat américain publié le 12 mars 2013. «La plupart des grandes expéditions de haschich marocain à destination de l’Europe sont transportées par bateaux à moteur et par d’autres petites embarcations…compte tenu de sa situation géographique et de ses infrastructures de transport, le Maroc sert de zone de transbordement pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine qui est introduite clandestinement par l’Afrique de l’Ouest pour l’acheminer vers l’Europe», avaient indiqué les enquêteurs US.
Le chef de la diplomatie française n’y a vu apparemment que du feu et a décidé de botter en touche pour venir à la rescousse d’un souverain marocain déjà bien malmené par l’affaire de la grâce accordée au violeur espagnol de 11 enfants marocains, accablé par des rapports d’organisations internationales (RFK Center, Human Rights Watch, Amnesty international…), du Département d’Etat américain en ce qui concerne les violences, la torture et les exécutions sommaires dont ont été victimes les populations du Sahara occidental.
Autant d’injustices que la patrie des droits de l’homme a décidé d’ignorer comme cette guerre que le Maroc a décidé de livrer à l’Algérie à travers le trafic de drogue. Laurent Fabius a choisi son camp…
L’Expression
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