Sahara Occidental : Le Maroc empêche le mariage de deux journalistes sahraouis

MAROC: DANS UN CONFLIT CHAUFFÉ, LA JOURNALISTE DU SAHARAWI NAZHA ELKHALIDI ET SON FIANCÉ SONT SOUS L’ARRESTATION A DOMICILE ET LEUR MARIAGE REPORTÉ PAR LES AUTORITÉS MAROCAINES.

24 novembre 2020, Sahara occidental – La journaliste Nazha ElKhalidi et son fiancé ont été assignés à résidence et leur mariage reporté par les autorités marocaines. La Coalition pour les femmes dans le journalisme demande leur libération immédiate.

La journaliste et défenseuse des droits humains Nazha ElKhalidi est assignée à résidence depuis le 21 novembre. La journaliste a été arrêtée par les services de sécurité marocains en raison de sa couverture des violations des droits humains commises par les autorités marocaines au Sahara occidental.

Elle a récemment noté et signalé la répression de la liberté d’expression par les autorités marocaines au Sahara occidental. Plus tard, son fiancé, journaliste et cofondateur d’Equipe media, Ahmed Ettanji, a également été assigné à résidence. Le couple se préparait pour leur cérémonie de mariage avant qu’elle ne soit reportée par les autorités marocaines.

Les autorités marocaines ont affirmé que cette mesure faisait partie de leurs procédures de précaution contre le COVID-19. Nazha et sa fiancée ont confirmé que l’éloignement social et d’autres mesures de précaution avaient été pris en compte lors de l’organisation de la cérémonie.

Selon l’Observatoire des droits de l’homme, plus de 200 agents des forces de l’ordre marocains ont encerclé la maison de Nazha et Ahmed, ainsi que les rues adjacentes du quartier de Lahohoum dans le centre de Laâyoune, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir des environs.

C’est la deuxième fois que Nazha est prise pour cible par les autorités marocaines pour son travail. Le 4 décembre 2018, les autorités marocaines ont arrêté Nazha alors qu’elle diffusait en direct une manifestation en soutien à la reprise des pourparlers parrainés par l’ONU à Genève entre le Front Polisario sahraoui et le Maroc pour résoudre le conflit vieux de 43 ans. La vidéo capture le moment où la police commence à la poursuivre. Elle a été accusée de «réclamation ou usurpation d’un titre associé à une profession réglementée par la loi sans remplir les conditions nécessaires pour l’utiliser». Elle a été jugée en juillet 2019 et a été condamnée à une amende de 4000 dirhams (400 €) au motif qu’elle n’avait pas d’accréditation de presse pour travailler en tant que journaliste.

Selon Front Line Defenders, Nazha El Khalidi est une défenseuse des droits humains sahraouie et membre d’Equipe Media, un média basé au Sahara occidental. Nazha documente les violations des droits humains commises par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui.

Dans une situation houleuse, comme le conflit entre le Maroc et les autorités du Sahara occidental, la liberté de la presse et le journalisme sont essentiels pour garantir un rapport transparent et objectif des faits et des conditions sur le terrain. Nazha et ses collègues d’Equipe Media font de leur mieux pour documenter les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, en fonction du journalisme citoyen.

La Coalition pour les femmes dans le journalisme est préoccupée par la sécurité de la journaliste Nazha et de sa fiancée. Le CFWIJ appelle les autorités marocaines à mettre fin à ce siège de leur maison et de leur quartier. La pandémie COVID-19 ne doit pas être manipulée pour imposer des restrictions qui violent la liberté de la presse et le droit à la libre circulation. Il est honteux de voir comment les autorités ont utilisé cette calamité pour justifier ses violations des droits de l’homme.

The coalition for women in journalism, 25 nov 2020

 

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