Lorsque le rugissement des armes commence à troubler la tranquillité dans la région, l’humanité doit s’inquiéter non seulement des dangers qui menacent une certaine zone géographique, mais, et surtout, du fardeau de l’échec collectif qui en découle. cette situation. Il est évident que la situation actuelle au Sahara occidental, avec le début de la deuxième guerre de libération après 29 ans, 2 mois et 7 jours de cessez-le-feu, est extrêmement douloureuse en raison de toutes les souffrances que nous voir dans cette triste situation entraînera. du retour aux hostilités guerrières.
Le lecteur peu familiarisé avec le conflit serait légitimement d’avis que les voies pacifiques ne devraient en aucun cas être abandonnées pour résoudre un conflit. Je suis entièrement d’accord avec cette maxime, celle de trouver une solution pacifique à un conflit qui s’est achevé, le 14 novembre, 45 ans après la triste remise du territoire au Maroc et à la Mauritanie par la puissance colonisatrice, l’Espagne du dernier Gouvernement de Franco. Mais il faut comprendre que ce n’était jamais le désir des sahraouis, qui avaient fait confiance avec bonne volonté au travail diligent de l’ONU pendant 29 ans, de recourir aux armes pour revendiquer un droit légitime reconnu par le droit international tel que l’autodétermination. Dans les lignes suivantes, je vais essayer de décrire, très brièvement, pourquoi nous sommes arrivés à cette situation:
-Pendant 16 ans, le Maroc et ses principaux alliés, la France et l’Espagne, ont décidé d’amputer le référendum d’autodétermination de l’organe du plan de règlement de 1988, signé par les deux parties et appuyé par la communauté internationale, et de le laisser au seul « membre « du cessez-le-feu. Le dernier accord qui a généré un large consensus parmi les membres du Conseil de sécurité était le soi-disant plan Baker, consistant en une période de transition autonome qui conduirait à la tenue du référendum. Ce plan a été volontairement accepté par le Maroc et était la énième concession du Front Polisario pour donner une opportunité à une solution pacifique. Cependant, les rouages du gouvernement Zapatero, dirigé par Moratinos, en phase avec l’Elysée, ont décidé de démolir ledit plan et de forcer l’envoyé personnel de l’ancien secrétaire général de l’ONU James Baker à démissionner et à quitter ses fonctions. L’Espagne a décidé d’investir tout son effort diplomatique et son poids, légitimé par son passé colonial, selon les mots de Bujari Ahmed (El País, 25/10/2004), pour modifier le plan Baker « en l’éliminant » et convaincre le reste de ses partenaires de que la seule solution est l’autonomie au sein du royaume alaouite.
-Cela a effectivement conduit à une tutelle franco-espagnole pour le Maroc pour concevoir, quelle que soit la légalité internationale, une solution consistant en une autonomie, comme si le territoire était le sien, donnant ainsi le feu vert à quoi, également selon le regretté diplomate sahraoui (El País, 05/07/2005), légitimerait le Maroc à poursuivre sa politique « du principe des frontières à géométrie variable » selon laquelle il peut prendre possession de ce qui lui est propre et de ce qui ne l’est pas aussi . Lorsque la proposition marocaine a été présentée en 2007, largement soutenue par le gouvernement Zapatero, la seule chose qu’il a réussi à faire a été de persuader notre voisin de se rebeller, avec de l’arrogance, devant un principe de base au moyen duquel l’humanité a surmonté les temps de la loi de la jungle, où le félin avec la meilleure griffe détruirait tout autre être vivant qui se présenterait.
-Grâce à ces soutiens, la monarchie de la drogue du Sud a été pleinement employée dans la politique du fait accompli de l’occupation, et le résultat a été une liste interminable de violations des droits de l’homme aux yeux de l’ONU avec une impunité étonnante: répression du manifestations pacifiques, emprisonnement et procès sommaires de militants, l’enlèvement d’Aminatu Haidar et son expulsion ultérieure vers Lanzarote en 2009, le démantèlement du camp de Gdeim Izik en 2010, l’ouverture d’une brèche dans le mur de séparation et la dernière intervention le 13 Novembre contre des civils qui ont protesté depuis le 21 octobre pour dénoncer l’inaction des Nations Unies.
Tous ces éléments, ainsi que la volonté sous-jacente des deux puissances européennes d’éliminer toute possibilité de tenir le référendum, ont renforcé l’une des parties à violer continuellement les accords de paix en toute impunité. La somme de toutes ces circonstances nous a donc conduit à la situation actuelle: un retour au point zéro du conflit et la disparition des attentes de paix, 29 ans plus tard, pour résoudre le différend. Il n’est donc pas de la responsabilité du peuple sahraoui d’être contraint une fois de plus, après l’expérience de 16 ans (1975-1991), à recourir aux armes pour conquérir ses droits légitimes. Le 13 novembre, peu avant l’aube, le Maroc a jeté la première pierre alors que les troupes de l’ONU regardaient avec étonnement les premiers rayons de soleil qui teintaient le ciel du Sahara occidental en rouge, le tout pour ne pas avoir reconnu leur échec retentissant à devenir respect en ne forçant pas le régime enfantin marocain, qui se tortille à chaque fois qu’il ressent l’injection du vaccin de légalité internationale près de la fesse, à se conformer aux engagements signés en 1991.
Mustapha M-Lamin est secrétaire de Zemmur, Association des Sahraouis de Valence
El Mundo 21 nov 2020
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