«Si les relations internationales se basent sur des bouteilles de vin, alors c’est la mort de la diplomatie», a déclaré le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh. Il faut dire que la visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a rien de diplomatique pour un homme qui n’a ni le physique ni les compétences, ni le tact d’un diplomate, lui qui est un ancien militaire et qui ne croit qu’en la force et l’injustice du puissant du moment.
Mike Pompeo, dans une dernière provocation par le geste et la parole, a effectué, avant-hier jeudi, la première visite d’un chef de la diplomatie américaine dans une colonie israélienne (un vignoble) en Cisjordanie occupée, et plus indécent encore, il s’est rendu au Golan, terre syrienne occupée par Israël depuis 1967 et reconnue comme telle par toute la communauté internationale.
Ensuite, il y a tout ce chapelet d’absurdités et de phrases provocatrices de celui qui a dirigé la diplomatie américaine, sans rien connaître à la diplomatie :»Pendant longtemps le département d’État a pris la mauvaise approche sur les colonies, ne reconnaissant pas l’histoire de ce territoire spécial. Aujourd’hui le département d’État américain défend avec vigueur la reconnaissance que les colonies peuvent être légales…J’aurai la chance de visiter le plateau du Golan, avait également annoncé Mike Pompeo, la simple reconnaissance du Golan comme faisant partie d’Israël était une décision d’une importance historique du président Trump en même temps qu’une simple reconnaissance de la réalité». On est vraiment en plein déni et dans l’ignorance totale de tout ce qui est fondement des relations internationales. Pompeo, comme toute l’administration de son chef, ont fait le choix délibéré et assumé de ne rien reconnaître des droits palestiniens, et ce jusqu’au bout, jusqu’à la dernière minute de leur triste passage à la tête de la première puissance du monde.
Cette ultime provocation de l’un des plus fidèles de Trump est un dernier pied de nez à une nation arabe humiliée et au plus bas. Humiliée d’abord et surtout par ses leaders, à commencer par les pays du Golfe qui malgré toutes les insultes et les rabaissements ont couru conclure des traités de paix avec l’entité sioniste, et tourné le dos à la cause palestinienne qu’ils ont jeté aux chiens et à leurs maîtres. Mais l’histoire n’oublie rien et les traîtres ne seront jugés que comme tels.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 21 nov 2020
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