Selon Thierry Desrues, chercheur à l’Institut d’études sociales avancées de Cordoue (Espagne), si le conflit du Sahara Occidental perdure depuis plus de 45 ans, c’est à cause du parti pris de la France et les Etats-Unis. « Ce conflit n’est plus sur l’agenda puisque les grandes puissances qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU appuient la partie marocaine ou sont très neutres vis-à-vis d’elle », a-t-il affirmé.
Dans une déclaration relayée par le site France Culture, M. Desrues souligne qu’il s’agit d’un conflit » oublié depuis plusieurs années », plus précisément « depuis le printemps arabe, depuis l’évacuation des campements de Gdeim Izik en octobre 2010 » lorsque des civils sahraouis ont érigé un campement de fortune dans les banlieues de la ville d’El Aaiun pour exiger des droits sociaux tel l’emploi et l’habitat et protester contre la marginalisation imposée par l’occupant marocain. Depuis, les organisateurs de cette manifestation croupissent dans les prisons marocaines sous des peines allant jusqu’à 30 ans de prison.
Pour Thierry Desrues, l’opposition du Maroc au référendum dans l’ancienne colonia espagnole et sa tentative d’imposer sa solution basée sur une « autonomie très large sous sa souveraineté » est « une situation qui met en lumière l’impuissance de la force onusienne ». « La Minurso est sur place et, en fait, elle n’y joue aucun rôle. On a même l’impression qu’elle n’accède pas toujours au théâtre des événements, tant du côté du Polisario que du côté du Maroc », souligne-t-il.
Desrues attribue le sit-in d’El Guerguerat visant à fermee le passage aux marchandises marocaines est « le fait que l’observation du respect des droits de l’homme n’a pas été introduite dans le mandat de la Minurso, ce que réclame le Front Polisario depuis plusieurs années ». D’ailleurs, elle est la seule mission de paix onusienne à ne pas avoir ce mandat.
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