L’ojectif essentiel du Front Polisario n’était pas la fermeture de la brèche de Guerguerate, mais un piège savamment tendu dans lequel le Maroc est naïvement tombé. El Guerguerate a été le prétexte pour briser le joug représenté par cette mascarade de cessez-le-feu imposé au peuple sahraoui depuis 1991. La percée de l’armée marocaine dans la zone tampon était le moment tant attendu par le feu des combattants sahraouis pour ouvrir une nouvelle étape dans le conflit du Sahara Occidental qui dure depuis plus de 45 ans. Toute la ligne du front le long du mur de la honte a été la cible de l’artillerie de l’armée sahraouie. Du Mahbes, au nord, jusuqu’à El Guerguerate au sud.
Aveuglé par le soutien inconditionnel de son allié français, le Makhzen a fini par se croire intouchable et pouvoir poursuivre son arrogance et ses défis à la légalité internationale donnant, ainsi, le tir de grâce aux années de bonheur dans lesquelles le Maroc agissait à sa guise.
En raison du manque de lucidité de son roi et ses mauvais conseillers, le Maroc ne connaîtra plus de stabilité ni paix de la part d’un peuple qui en a assez de voir sa bonne volonté manipulée. Son état d’esprit a été manifesté par le geste du président sahraoui lorsqu’il a refusé de répondre à l’appel du secrétaire général de l’ONU. Ce dernier ne pourra plus écrire dans son rapport que la « situation est calme dans la région ». Guterres et ses commanditeurs du Conseil de Sécurité se sont retrouvés embarrassés par la courageuse décision du Front Polisario de mettre fin au cessez-le-feu définitivement pour la simple raison que « cessez-le-feu » et « référendum » sont deux faits indissociables dans le processus de paix initié en 1988 et qui vise à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indèpendance via un référendum et ce dernier ne peut être organisé sans proclamer l’arrêt des hostilités et c’est la raison d’être de la MINURSO devenue un outil visant á réaffirmer la colonisation marocaine.
La communauté internationale est unanime sur le fait que le Maroc a perdu une occasion d’or de retrouver la paix et la stabilité via un accord gagnant-gagnant avec les sahraouis. Maintenant, cette occasion appartient au passé et un nouveau cessez-le-feu ne sera plus possible si ce n’est sous les conditions du Front Polisario et dans le cadre des principes énoncés par la Charte des Nations Unies au sujet des territoires non autonomes dont le Sahara Occidental fait partie.