PARIS – Les objectifs de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental « doivent être remis à plat » et comporter surtout un mandat pour la surveillance du respect des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, a souligné mardi l’Association des Amis de la RASD, (AARASD).
« Le Conseil de sécurité qui vient d’adopter une nouvelle résolution sur le Sahara occidental doit être très attentif à cette situation, à l’expression de colère et d’exaspération des Sahraouis, source de plus en plus sérieuse d’incertitudes tant ce peuple qui lutte pour son indépendance depuis tant d’années est méprisé et vit une situation d’une très grande injustice », a précisé l’AARASD, dans un communiqué.
Vendredi, le Conseil avait adopté par 13 voix pour et deux abstentions (La Russie, et l’Afrique du Sud), la résolution 2548 (2020), prorogeant pour une durée d’un an le mandat de la MINURSO, appelant les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
« Les objectifs de la MINURSO doivent être remis à plat et comporter surtout un mandat pour la surveillance du respect des droits de l’Homme. Par ailleurs, c’est bien l’indépendance du Sahara occidental qui pourra assurer et développer librement une circulation entre le Maghreb et l’Afrique sahélienne », a insisté l’Association française dans son texte.
Elle a rappelé que « le Maroc, qui occupe le Sahara occidental depuis 1976 – 45 ans ! –, ne se satisfait plus du +vieil+ accord de cessez-le-feu de 1991. Certes, il a pu empêcher toute application véritable du Plan de paix qui aurait dû permettre aux Sahraouis de voter en liberté lors d’un référendum d’autodétermination ».
« Le Maroc veut que ce territoire lui rapporte un maximum, à travers le pillage de ses ressources naturelles et la possibilité de le traverser pour rejoindre la Mauritanie et l’Afrique sahélienne », a dénoncé l’AARASD, expliquant que « c’est par le passage de Guerguerat, une brèche creusée dans le mur de sable qui sépare la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc de la partie libérée par le Front Polisario qu’il veut tout faire passer ».
L’accord de cessez-le-feu de 1991 a établi au sud du mur, dans la partie libérée par le Front Polisario, une zone « tampon » démilitarisée de quelques kilomètres de large, avant la frontière mauritanienne.
« C’est là qu’en août 2016 le Maroc a entrepris, en toute illégalité, de goudronner une route pour y faire passer camions et voitures vers la Mauritanie », a-t-elle encore dénoncé, relevant que « devant cette violation flagrante du cessez-le-feu, le Front Polisario avait alerté l’ONU et la MINURSO espérant que cette dernière réagirait comme elle l’avait fait 15 ans auparavant, en 2001, en arrêtant un projet similaire du Maroc ». « Mais il n’en fut rien », a encore rappelé l’AARASD.
« Mais le problème de cette brèche illégale reste entier. Le trafic y est devenu très important, tandis que la solution politique n’avance pas. La présence aujourd’hui de nombreux civils sahraouis exaspérés non seulement par cette situation locale et par l’absence de tout résultat de la MINURSO témoigne de l’importance du sujet et de l’engagement des Sahraouis décidés à mener cette forme de résistance à l’occupant », a ajouté l’Association des Amis de la RASD qui les assure de son « soutien et de sa totale solidarité ».
Elle a salué « la responsabilité du Front Polisario et des civils sahraouis capables de maintenir le cap d’une résistance pacifique en dépit des provocations du Maroc ».