Le 22 juillet 2019, le Maroc a décidé de prolonger la route entre El Guerguerate et le poste frontalier mauritanien PK55 en vue de promouvoir les échanges commerciaux avec la Mauritanie et l’Afrique subsaharienne. Ainsi, les autorités marocaines ont entamé les travaux d’asphaltage. Après avoir avancé de quelques kilomètres, leurs engins se sont heurtés à une unité de la police sahraouie qui a avorté le projet marocain.
Pour le Maroc, c’était une façon d’imposer son contrôle sur cette zone qui fait partie des territoires libérés sahraouis et de par sa proximité du mur de défense marocain pourrait être considéré comme une zone tampon et, par conséquent interdite aux deux parties. Rabat était loin de deviner que cette provocation allait se retourner contre lui un an après. En effet, l’arroseur a été arrosé. L’arme qu’il voulait utiliser contre les sahraouis a été retournée contre lui au point de voir ses marchandises périmer sur le chemin d’El Guergarate.
Dans le but de sortir de ce guêpier, les marocains se sont mobilisés à New York dans l’espoir de voir le Conseil de Sécurité demander aux sahraouis de se retirer de la zone. Tout ce qu’ils ont réussi à décrocher c’est une déclaration du porte-parole du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres dans laquelle il exhorte « toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer toute tension ». « Nous rappelons que le trafic civil et commercial régulier ne doit pas être entravé et qu’aucune mesure ne doit être prise qui pourrait constituer un changement du statu quo de la bande tampon », a-t-il ajouté.
A la demande du Maroc, la représentation permanente de la France auprès des Nations Unies a exprimé son inquiétude « de la situation de blocage en cours dans la zone tampon de Guerguerate, qui est susceptible de créer des tensions de nature à porter atteinte au processus politique » pour ensuite exprimer son « plein soutien à la déclaration du porte-parole du Secrétaire général appelant les parties à la retenue, afin d’éviter toute escalade, notamment à Guerguerate ». « Nous appuyons également son appel à ne pas entraver le trafic commercial et civil et à ne pas changer le statu quo de la zone tampon », souligne le communiqué français publié suite au vote du Conseil de Sécurité sur l’extension du mandat de la MINURSO.
Selon la presse marocaine, l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat s’est prononcé aussi sur la fermeture d’El Guerguerate appelant à la retenue. Le lundi 26 octobre, le ministre des affaires étrangères mauritanien a reçu l’ambassadeur du Maroc à Nouakchott. Il va de soi que la question d’El Guergarate faisait partie du menu de l’entretien.
C’est dire que le Maroc a frappé à toutes les portes dans l’espoir de voir ses marchandises écouler de nouveau vers l’Afrique. En vain!
Face à ses échecs, le Maroc tente de semer la discorde entre sahraouis et mauritaniens en recrutant des plumes mercenaires et en actionnant ses trolls médiatiques qui empruntent des pseudonymes mauritaniens en vue de déverser leur poison sur les sahraouis. Le Makhzen rêve de semer la zizanie entre deux peuples frères qui partagent les liens de sang et de culture. Le cas du Maroc ressemble à celui d’Ould Ahmeych, un personnage dont le rêve, selon la culture des bidhanes, s’est transformé en cauchemar lorsqu’il s’est réveillé le matin. Il avait vidé ses intestins dans son lit.
Pour rappel, les algériens, l’ennemi juré, peuvent se rendre au Maroc sans visa. Ce n’est pas le cas pour les mauritaniens dont il prétend être un pays frère.
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