23,7% c’est le taux de participation au référendum sur la nouvelle Constitution. Un taux faible dégaineront très vite certains, pour dire que ce référendum n’a pas mobilisé les Algériens. Il faut l’admettre. Mais à notre humble avis, ce n’est pas uniquement et principalement la seule lecture à faire. Car la vraie lecture se fait ou doit se faire ailleurs.
Nous sommes pour une fois et depuis très longtemps, peut être même depuis que se font les élections dans notre pays, face à un chiffre vrai. Donc devant une opération électorale crédible, loin des bourrages des urnes qui ont fait légion par le passé et loin de la manipulation des chiffres. Car rien, absolument rien, n’empêchait l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) de gonfler le chiffre de la participation de 20 ou même 30 points sinon plus. Mais le choix a été fait, cette fois, d’opter pour la transparence la plus totale.
Car il ne faut pas être amnésique, et se rappeler que les chiffres du passé étaient inspirés de la bonne vielle méthode soviétique avec les 90 et même les 100%, et dans la participation et dans le choix des élus, que ce soit à la plus haute fonction de l’Etat ou à des degrés inférieurs. Une méthode qui, apparemment, n’a que trop vécu, et qui doit cesser aujourd’hui avec les nouveaux choix politiques qui se dessinent pour l’avenir du pays.
La participation a été minime certes, mais elle a été déclarée comme telle, et c’est ce qui importe aujourd’hui alors que l’Algérie amorce un grand virage vers l’instauration d’une démocratie réelle et responsable. Ceci dit, il faut maintenant chercher et étudier les vraies raisons de cette abstention. Les pistes sont nombreuses et c’est aux experts de se pencher sur ces raisons qui vont, à notre humble avis, de la grave situation sanitaire due au coronavirus, à la campagne électorale, au personnel politique qui l’a animé, mais aussi à ce refus et de défiance vis-à-vis de la classe politique et dirigeante dans le pays.
L’éventail est large et diversifié et il mérite que l’on s’y penche avec plus de recherche et d’explications scientifiques et répondant à des critères bien rodées et reconnues dans ce genre de cas.
Mais au delà de ces aspects qu’il faut bien prendre en charge, l’opération électorale sur ces amendements de la Constitution et leur totale transparence augurent de lendemains meilleurs concernant les prochaines élections à venir, à commencer par celles des législatives où cette fois, les électeurs peuvent être sûrs que leur voix ira aux hommes et aux femmes qu’ils auront choisi et non à un système de quotas préalablement établis comme ce fut le cas par le passé et qui reproduisait la même caste d’élus et de responsables politiques. Et en cela, c’est déjà un immense pas dans la bonne direction.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 3 nov 2020
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