La piste marocaine dans l’égorgement du professeur Samuel Paty

Abdelhakim Sefrioui, un agitateur marocain se trouve en garde-à-vue. La police tente de trouver des liens avec l’assassinat du professeur Samuel Paty, professeur d’histoire égorgé vendredi par un jeune âgé de 18 ans originaire de la Tchetchénie.

Deux jours après l’initiative de Samuel Paty de montrer les caricatures de Charlie Hebdo, Sefrioui, accompagné de nombreux autres pyromanes, s’est présenté à l’école pour demander à la direction du lycée “la suspension immédiate de ce voyou […] avec la ferme intention de mobiliser devant l’école. »

Dans une vidéo diffusée le 8 octobre, Sefrioui se présente comme membre d’un certain “Conseil des Imams de France” dont la légalité, selon BFMTV, est mise en doute. D’après Dhaou Meskine, le secrétaire général de cette prétendue entité a désavoué l’attitude de Sefrioui. “Personne n’a été autorisé à parler de cette tragédie ou dans n’importe quelle autre affaire au nom du Conseil des Imams, nous nous désolidarisons de tout ce qui a été dit en notre nom”, a -t-il déclaré.

Abdelhakim n’est pas méconnu auprès des services de la lutte antiterroriste. En 2004, il a participé à des actions en vue de revendiquer «la liberté des femmes de porter le voile». Ses premières collisions avec le terrorisme en France remontent à l’année 2010 lorsqu’il militait dans l’organisation Forsane Alizza (« Les Cavaliers de la fierté »), un groupuscule radical islamiste, créé en août 2010 à Nantes, en France, par Mohamed Achamlane et dissout le 1er mars 2012 à la demande du ministre de l’intérieur Claude Guéant, qui considérait cette organisation comme incitant à la « lutte armée ».

Ses relations aussi avec Rabat ont été révélées par le quotidien français Le Point. Sa participation répétitive dans des actes de violence liées à la défense de l’Islam lui ont valu une procédure de déchéance de la nationalité française. La procédure entamée par le chef des renseignements généraux a été empêché en raison de “la bienveillance dont il jouissait auprès des autorités marocaines”, précise Le Point.

Ses agissements dévoilent une collision avec l’agenda du Maroc visant à mettre la main sur les principales mosquées de la France. A la tète de son “Collectif Cheikh Yassine” (du nom du fondateur du Hamas, tué par l’armée israélienne en 2004), il organise durant des mois des manifestations devant la mosquée de Drancy, où officie le tunisien Hassen Chalghoumi, imam de cette mosquée qui finira par s’en aller, victime de ces tensions.

Dans ce contexte, sa fondation s’en est pris aussi à l’imam Dalil Boubakeur en raison de son origine algérienne. L’ancien recteur de la Mosquée de Paris a été victime de nombreux actes d’intimidation dirigés par Sefrioui en personne. C’est dire si la déstabilisation de Chalghoumi n’est pas un incident isolé mais bien une opération destinée à contrôler l’Islam de France tel que souhaité par Rabat.

Selon des informations rapportées par Le Parisiem qui cite le journal Libération, les autorités françaises auraient “sérieusement envisagé” en 2014 “la dissolution de ce collectif”. « Cheikh Yassine, composé d’une trentaine de « frères » issus de la région parisienne, animerait, seul, le site de l’association cultuelle Ansar-al Haqq, une plateforme œuvrant au recrutement pour le djihad », pouvait-on lire alors, ajoute la même source.

Ainsi donc, se précise la piste marocaine dont les traces se trouvent derrière tous les attentats commis en Europe depuis 2004. Une réalité que les responsables français tentent de dissimuler au peuple français pour des raisons géo-politiques.

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