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Italie : Le Sahara Occidental au rendez-vous au Festival du film de Lugano

Mastromatteo au Festival du Film de Lugano: « Je parle du mur le plus long »

ANCONA – Gilberto Mastromatteo, d’Ancône, est un ancien collaborateur de notre journal. Il met son nez là où certains disent qu’il ne devrait pas, mais c’est exactement ce qu’un journaliste devrait faire. Dénicher des histoires qui, sans lui et quelques autres collègues, resteraient ensevelies en silence. Avec Fiorella Bendoni, il réalise le documentaire «Le mur – La blessure du Sahara». Le court-métrage a été produit par l’association Ben Slout Larbi de Sesto Fiorentino, parrainé par Amnesty International et présenté hier après-midi au cinéma Plaza de Mendrisio dans le cadre du Festival du film des droits humains de Lugano. Il sera examiné dans d’autres revues à travers le monde. Il raconte le drame du peuple sahraoui. Avez-vous déjà entendu parler des Sahraouis?

Nous demandons à Mastromatteo qui ils sont, dans quelles conditions ils vivent.

«Je vais le rendre aussi court que possible. Le peuple sahraoui vit au Sahara occidental, entre le Maroc et la Mauritanie. Une zone colonisée jusqu’en 1975 par l’Espagne. Après la mort de Franco, l’Espagne part. Depuis 1979, le Maroc occupe tout le territoire. Une partie était déjà annexée en 1976, la partie sud était mauritanienne. Certains Sahraouis, environ 200 000 personnes, se réfugient dans un camp de réfugiés dans le sud-est de l’Algérie, d’autres, 50 000 personnes, restent sur leur territoire pour lutter contre la domination marocaine. La guerre a duré de la fin des années 70 à 1991, lorsque la trêve voulue par les Nations Unies est intervenue ».

Dans les années 80, le Maroc a construit un mur contre les Sahraouis.

«Un mur de sable de 2720 km de long, seule la Grande Muraille de Chine est plus longue. Et autour du mur, il place plus de 5 millions de mines antipersonnel et antichar: le plus grand champ de mines du monde. En 2010 un camp sahraoui rebelle, le Maroc réprime la révolte. Pour Noam Chomsky, c’est le début du printemps arabe. Je m’occupe des Sahraouis depuis ».

Avez-vous rencontré des obstacles lors du tournage?

«On ne pouvait tirer que du côté des sahraouis, dans les territoires libérés, en s’approchant le plus possible du mur. J’ai été expulsé des territoires occupés en 2013, les autorités marocaines m’ont embarqué dans une voiture et je suis parti. Le même sort est arrivé à quiconque a tenté de témoigner du sort des sahraouis. Même des membres du Parlement européen ont été expulsés, même la fille de Prodi ».

Comment voyez-vous l’avenir des Sahraouis?

«Question difficile. La situation actuelle est sombre. Les Sahraouis attendent la reconnaissance de leurs droits sur leurs terres depuis 45 ans. De nombreux jugements rendus par des organes internationaux, dont le Tribunal de La Haye, ont déclaré leur demande légitime. L’ONU fait pression pour la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, mais la France, puissance décisive dans la région et alliée du Maroc, veut laisser la situation incrustée. Une solution à court terme paraît peu probable. Cela viendra plus tard, j’espère ».

La France est avec le Maroc. Qui est avec les Sahraouis, à part l’ONU avec ses appels ignorés?

«De nombreuses associations. Ils se battent de toutes leurs petites forces. Il y en a aussi dans les Marches, Rio de Oro par exemple, et en parlant de notre région j’aime rappeler la sensibilité à la cause sahraouie de l’ancien maire de Macerata Carancini « .

Source : corriereadriatico.it, 18 oct 2020

Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, mur de sable, mur de la honte, mur de défense,

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