Algérie : L’ancien modèle économique ne « devrait plus continuer à exister »

Mahmoud Kouabi, analyste en économie ;

L’ancien modèle économique ne « devrait plus continuer à exister »

Compte tenu de ses nombreuses défaillances, dont celle de son incapacité à générer de la richesse et à en assurer une juste répartition, le modèle d’administration qui s’est imposé au cours des décennies passées, ne devrait plus continuer à exister.

Pour l’analyste en économie, Mahmoud Kouabi, cette situation a fait que l’Algérie est « restée trop longtemps en marge des transformations dans le domaine de la chose publique et du management ». S’exprimant, hier, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne,celui-ci appelle à « l’institution de nouvelles procédures mettant en avant les principes d’efficacité et d’efficience qui, dit-il, n’ont pu être appliqués, des suites de résistances et de rigidités, faisant échouer toutes les réformes ». L’intervenant est catégorique : il « faut tout changer, notamment le modèle économique antérieur, basé principalement sur la rente pétrolière, amenant l’économie à fonctionner en vase clos, en dehors des principes de compétitivité et de concurrence établie sur le marché mondial ». Il rappelle, à ce propos, qu’une « large partie des investissements publics étaient détournée au profit d’individus ou d’entreprises douteuses, par le biais de la commande publique ou sous forme de subventions », qu’il évalue à quelque 17 milliards de dollars.

À ces « facilités », il ajoute celles des exonérations fiscales, lesquelles, indique-t-il, ont « énormément coûté au budget de l’État et qui, en définitive, n’afourni aucune contrepartie de la part de ceux qui en ont bénéficié ». Mais pour autant, observe M. Kouabi, il faut que « l’État, dans cette période transitoire, continue à consentir des aides au profit de certains secteurs, à l’exemple decelui du BTPH, pour sauver l’emploi, mais également maintenir en activité l’ensemble des outils de production ». Cet ensemble de moyens, souligne-t-il, ne « devrait pas être la finalité ». Pour lui, c’est une « solution provisoire destinée à accompagner les entreprises viables à passer un cap pour leur permettre d’aller à la conquête de marchés en faisant notamment jouant la compétitivité et les prix ». Il estime que l’Algérie doit, désormais, s’en « tenir aux fondamentaux régissant l’activité économique mondiale. On ne peut opérer autrement », conclut-il..

Par : CHAHINE ASTOUATI

Le Midi Libre, 14 Octobre 2020

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