Un avenir incertain pour les familles marocaines détenues dans le camp d’al Hol en Syrie.

Des dizaines de Marocains sont toujours pris au piège à Al-Hol, dans le gouvernorat d’Al-Hasakah, dans un camp de réfugiés conçu pour les familles des combattants de l’Etat islamique.

Le personnel d’InfoTalQual a contacté Yassin Amghan, chargé de communication de la Coordination nationale des familles de Marocains bloqués et détenus en Syrie et en Irak, pour connaître la situation de dizaines de familles marocaines détenues dans le camp d’Al-Hol. Il y a exactement 73 femmes, 207 enfants qui sont avec leur mère, 17 orphelins et 92 hommes détenus dans les différentes prisons gérées par le « SDF »

Pour le moment, les familles syriennes et irakiennes détenues prévoient de quitter le camp dans les semaines à venir, mais les étrangers, y compris les Marocains, n’ont pas encore de date. La Coordination nationale des familles tente de résoudre le problème depuis un certain temps, «depuis la fondation, et avec l’aide de militants des droits humains, nous avons travaillé pour trouver des voies et moyens pour résoudre ce dossier épineux. Nous avons rencontré de nombreux responsables et agences responsables pour obtenir le retour de ces familles, en tenant compte de leurs conditions difficiles, et nous avons également essayé de faire passer le mot sur cette tragédie vécue par de nombreuses familles marocaines. « 

Selon Yassin Amghan au Maroc, les choses commencent à se passer concernant les revendications de la Coordination nationale des familles, «il y a un mouvement qui a commencé récemment, depuis que le parlement a donné son approbation pour former une commission d’enquête sur les conditions dans les lieux de détention dans laquelle se trouvent les Marocains. Une question écrite a été présentée à la Chambre des représentants au ministre en charge des Marocains résidant à l’étranger, lui demandant de revoir le dossier ».

En ce sens, les propos d’Abdelhak El-Khayyam, directeur de l’Office central marocain des enquêtes judiciaires, ressortent également. Le haut responsable de la sécurité a exprimé sa profonde satisfaction face au retour des détenus marocains et assuré qu’ils ne seraient pas persécutés sur le sol national.

Les conditions de vie des femmes marocaines détenues et de leurs enfants dans les camps des Forces démocratiques syriennes sont tragiques. Ils vivent dans des tentes qui n’ont pas les besoins les plus élémentaires, souffrent de conditions météorologiques extrêmes en été et en hiver, beaucoup d’entre eux sont également malades.

Il y a quelque 70 000 réfugiés dans le camp d’Al-Hol, les femmes et les enfants représentant 92%. Il n’y a pas de type de programme éducatif pour les plus petits, la grande majorité est très pauvre et a de graves problèmes de malnutrition.

Le camp de réfugiés d’Al-Hol a été créé pour abriter les dizaines de milliers de familles qui vivaient dans le califat (État islamique) qui s’étendait sur de vastes zones de Syrie et d’Irak jusqu’à sa défaite territoriale il y a six mois. Il est gardé par quelque 400 miliciens kurdes. Le camp comprend seulement trois cliniques mobiles, six points médicaux fixes et deux ambulances.

Info Talqual, 12 oct 2020

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