Les “Français d’Algérie” se plaignent du marché de change parallèle

Les ressortissants français établis en Algérie se sont plaints du taux de change du dinar face à l’euro dans les banques et l’écart important entre celles-ci et le marché de change parallèle, soutenant que ces taux sont défavorables à eux notamment en ce qui concerne le versement des bourses scolaires.

Dans une question écrite adressée à l’assemblée nationale française en date du 29 septembre 2020, le député M’Jid El Gherrab a attiré l’attention du ministre français de l’économie et des finances sur la fixation du taux de chancellerie, estimant que ces taux sont régulièrement défavorables aux Français et les résidents en Algérie.

Selon le député M’Jid El Gherrab, les Français résidant en Algérie s’interrogent sur la question du taux de change de l’euro face à la monnaie algérienne qui s’écartent souvent des taux sur le marché des changes (marché de change parallèle, ndlr) et souhaitent savoir comment les taux de chancellerie sont fixés et quelle est la régularité de l’évolution de ces taux.

Dans sa réponse, le ministre français de l’économie a fait savoir que l’ajustement du cours comptable de la monnaie algérienne se fait dans le strict respect des critères généraux fixés par le ministère français des finances et la Banque centrale européenne, soutenant qu’au12 mai 2020, l’écart moyen annuel s’établit à -0,40%, soit bien en deçà de la valeur limite des 3% à laquelle il est fait référence plus haut.

Le même responsable a souligné par ailleurs qu’ « il est vrai que si l’on prend en considération à cette même date le cours de marché instantané du dinar, le taux de chancellerie lui est actuellement supérieur de près de 6% ».

Selon toujours la réponse de Bercy, l’ensemble des taux de chancellerie sont en réalité « figés » depuis le 16 mars et ce pour des raisons opérationnelles et informatiques, expliquant également que leur révision n’est plus possible depuis cette date dans le cadre du télétravail qui a été mis en place à la suite des mesures de confinement imposées par la crise sanitaire (Covid-19).

Cette situation exceptionnelle, ajoute le ministère français de l’économie, a donc empêché de prendre immédiatement en compte le repli sensible (en relation notamment avec la chute des prix de l’énergie) subi par la monnaie algérienne depuis le 20 mars, date à laquelle elle se situait encore précisément au niveau du taux de chancellerie courant.

« Dès lors que l’allègement progressif des mesures de confinement permettra de reprendre la révision bimensuelle des cours comptables, le taux de chancellerie du dinar sera immédiatement modifié afin de rétablir sa cohérence habituelle avec les cours pratiqués sur le marché des changes. De surcroît, pour faire suite à l’intervention du parlementaire, au cours des prochains mois l’évolution de la parité du dinar algérien fera l’objet d’une surveillance renforcée de la part du service », a tenu à préciser Bercy dans sa réponse à la question parlementaire de M’Jid El Gherrab.

Hassen Houicha / Traduit par: Moussa. K.

Echourouk Online, 6 oct 2020

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