La récente décision de nommer un diplomate chevronné dans son ambassade à Alger, Rabat donne un signal positif quant à sa volonté d’engager un dialogue sérieux avec Alger. Le président Tebboune a, de son côté, clairement annoncé que l’Algérie n’avait aucun problème avec le Maroc et il n’est jamais dans l’intention des autorités algériennes de tenter quoi que ce soit qui nuise aux intérêts du voisin.
Mises côte à côte, ces deux nouvelles tendent à faire oublier la récente poussée de fièvre entre les deux pays, avec les déclarations du consul marocain à Oran et la construction d’une caserne à quelque kilomètres des frontières entre les deux pays. Sommes-nous en train de vivre une autre éclaircie passagère ou est-ce le début de quelque chose de sérieux, en ce sens que le nouveau monde qui s’annonce partout sur la planète pourrait aussi concerner le Maghreb ?
Ce genre d’interrogations que des observateurs des deux côtés de la frontière se posent légitimement, s’appuie sur des constats réels et répond à une demande populaire très forte aux quatre coins d’une région divisée par la colonisation que les indépendances ne parviennent toujours pas à réunifier. C’est cette volonté très enracinée qui amène à espérer, à travers les quelques gestes de bonnes volonté l’édification de l’UMA au sens large du terme. Ce sentiment de relance que se partagent de nombreux citoyens dans les cinq pays de l’UMA vient de cette disponibilité des sociétés à donner plus d’importance au développement des relations avec leur voisinage immédiat que d’aller chercher de faux soutiens en Europe et au Moyen-Orient.
En montrant une grande disponibilité à l’égard de ses voisins, l’Algérie ne fait que défendre ses propres intérêts et ceux du Maghreb. Et pour cause, et l’histoire récente le prouve quotidiennement, les aides européennes et moyen-orientales sont toujours assorties de certaines conditions qui, au final, mettent les gouvernements des pays dans une situation conflictuelle avec leurs propres sociétés. Ce n’est pas ce que cherchent les Etats de la région.
Les « révolutions » maghrébines ont mis les responsables Maghrébins devant une situation inédite qui les obligent à travers une coopération intra-région à trouver des solutions aux nouveaux problèmes générés par les changements brutaux dans les régimes.
Cela dit, nous ne sommes même pas encore au début de ce nouveau processus. Rien n’est encore acquis. Mais l’espoir de voir un nouveau Maghreb émerger est de mise. En fait, l’union du Maghreb n’est pas si utopique que cela. C’est peut être l’expression du nouveau monde.
Par Nabil G.
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