Sur la toile, dans la rue, les rédactions médiatiques, les acteurs politiques et ceux de la société civile, tout le monde évoque le sujet brûlant de l’actualité nationale aux relents d’une énième campagne médiatique dirigée, encore une fois, contre l’Algérie, son peuple et ses Institutions. La classe politique nationale tout autant a mis la main à la pâte.
Pendant ce temps, et réagissant à la décision de l’Algérie de rappeler son ambassadeur à Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, n’a trouvé mieux à dire que de noter que « l’ensemble des médias jouissent d’une complète indépendance rédactionnelle qui est protégée par la loi en France ». Il a souligné également que « dans le cadre des relations profondes et anciennes qui existent entre nos deux pays, et auxquelles nous attachons la plus grande importance, la France respecte pleinement la souveraineté de l’Algérie », ajoutant : « nous entendons, sur cette base, continuer à travailler à l’approfondissement de la relation bilatérale ».
Cette réaction de sa diplomatie pourrait être perçue comme une obstination de la France officielle dans une position partiale sur une campagne médiatique qui ne date pas d’aujourd’hui, et dont les auteurs, derrière, sont mis au grand jour. La colère et l’indignation de l’Algérie n’a été que le reflet d’une vague de dénonciations partagées par la grande majorité de l’opinion publique, la presse nationale, ainsi que la classe politique. Preuve en est, la réaction de formations politiques. Ainsi, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a apporté son soutien et appui « forts » à la décision du MAE de rappeler l’ambassadeur d’Algérie en France pour consultation. Les atteintes répétées à l’encontre du peuple algérien et de l’Institution militaire, notamment, « témoignent du vrai visage hideux de la France officielle, de sa nostalgie à son passé colonial et de son rêve de retrouver le paradis perdu à travers un contrôle sur les capacités du peuple algérien par les pressions politiques et médiatiques tendancieuses », a affirmé le PLJ dans un communiqué.
Pour sa part, le Mouvement El-Bina a salué également la position « responsable » de l’État algérien dans sa réponse « sérieuse » aux « provocations de certaines parties françaises », suite à la diffusion, sur des chaînes publiques françaises de programmes qui s’attaquent au peuple algérien et à ses Institutions. Dans un communiqué signé par son président, Abdelkader Bengrina, le mouvement a précisé qu’il saluait « la position responsable de l’État algérien dans sa réponse sérieuse aux provocations de certaines parties françaises ». Même ton chez le Front El-Moustakbal, qui a exprimé son étonnement et indignation devant « ce qui a été diffusé sur une chaîne française », le jugeant « offensant, à ce média en premier lieu, lui qui se revendique professionnel et qui a voulu à travers ce documentaire entacher la réputation des Algériens et leurs Institutions ».
Les Algériens « ont ébloui le monde entier de par le degré de conscience, pacifisme et leur moralité élevée à travers le Hirak béni, alors qu’ils réclamaient leurs droits, libertés et le changement. Ce média français a réduit tout cela dans un échantillon qui ne représente pas l’originalité, l’identité et la conscience du peuple algérien », a-t-il estimé.
Hamid Mecheri
Le Courrier d’Algérie, 31 mai 2020
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