Sahara Occidental, l’autre mur

Par: Guillermo Alvarado

Depuis qu’en 1975 l’Espagne a abandonné sa colonie au Sahara Occidental pour la remettre de façon honteuse au Maroc ignorant le droit légitime du peuple sahraoui à l’indépendance et à la souveraineté, beaucoup d’iniquités ont fait leur apparition face au silence complice de la communauté internationale.

L’ONU s’est bornée à classer cette zone comme « territoire non-autonome » et à recommander un référendum pour que les Sahraouis déterminent leur statut, mais rien ne s’est traduit dans les faits dans la pratique.

Le Maroc a été le principal bénéficiaire de la guerre qui a duré depuis 1975 jusqu’à 1991 au cours de laquelle le Front Polisario, de la République Arabe Sahraouie Démocratique a dû faire face à deux armées, à celle de Rabat et à celle de la Mauritanie qui est intervenue à l’instigation de la France.

À la fin du conflit, plus de 60% de la jeune république sahraouie, proclamée en 1976, est resté au pouvoir du régime marocain, justement les sols les plus riches en gisements de phosphates, de fer, de pétrole et de gaz ainsi que mille kilomètres de côtes sur une mer riche en ressources de la pêche.

Des centaines de milliers de personnes ont fui vers l’Algérie voisine et d’autres vivent dans des campements précaires sur des terres sableuses qui n’ont pratiquement aucune valeur économique.

Le pays a été divisé par un mur dont on connaît peu, mais qui mérite tant de condamnation que celui construit par Israël en Cisjordanie ou celui que prétend dresser Donald Trump à la frontière avec le Mexique.

Il s’agit d’une combinaison de haies qui ont commencé à être construites en 1980 au fur et à mesure que de nouveaux pans de territoire sahraoui étaient occupés. Actuellement c’est un complexe de huit murs d’une extension de 2 mille 700 kilomètres qui constituent une des plus grandes forteresses de la planète.

Sa construction a été faite, comme pourrait-il en être autrement ? par des spécialistes israéliens et c’est l’Arabie Saoudite qui l’a financée, ce qui les transforme tous les deux en complices de cette brutale agression.

Tous les quatre kilomètres il y a un campement militaire et tous les 15 kilomètres se dressent des radars modernes qui captent le moindre mouvement d’unités d’artillerie à proximité. Quelque 150 mille soldats marocains, équipés de drones et d’autres technologies sophistiquées y sont affectés.

Les alentours constituent le champ de mines le plus grand du monde. Des spécialistes estiment que jusqu’à 40 millions de mines et d’autres engins explosifs y sont semés. Ce n’est pas par hasard qu’on le connaît sous le nom du « mur de la honte », pas seulement en raison de ses dimensions, mais aussi à cause de la façon dont le monde l’ignore.

Radio Havane Cuba

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, mur de la honte,

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